Très vite fasciné par une petite balle jaune qu’il a découverte sur le tard, Geerinck s’essaye au métier d’entraîneur dès l’âge de 15 ans, encadrant des enfants d’une dizaine d’années. “Dès le début, je me suis intéressé à l’analyse vidéo. À l’aide de mon magnétoscope, j’ai enregistré les matchs à la télévision, puis j’ai étudié les approches tactiques en me demandant comment les acteurs auraient pu tourner le match à leur avantage.
Son extrême motivation et sa vision aiguisée du tennis, développée au fil des années, lui permettent rapidement de collaborer avec de grands noms. De 1996 à 2006, il suit Els Callens, voyageant avec elle sur le circuit lors des premières saisons, jusqu’à la naissance de son fils aîné. “C’était une décision difficile, car j’adorais vraiment ce travail et j’aurais certainement pu avoir une carrière plus importante. Quand j’étais jeune, mon rêve était de devenir le meilleur entraîneur du monde (rire). Je ne m’en rendais pas compte, mais j’ai continué à transmettre mes connaissances à de jeunes talents.poursuit celui qui a également entraîné Caroline Maes et proposé ses services aux équipes de Coupe Davis et de Fed Cup par le passé.
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Spécialiste en stratégie et biomécanique
Depuis plusieurs années, Jos Geerinck travaille chez Golden Set Analytics, une société américaine spécialisée dans les statistiques et l’un des leaders mondiaux du secteur. “Ils travaillent avec plusieurs des 20 meilleures stars mondiales. Mon rôle est d’apporter mon expertise stratégique et biomécanique »explique notre interlocuteur.
Cette expertise lui a permis d’intégrer le staff de plusieurs grands joueurs, contribuant notamment à améliorer le retour de Stefanos Tsitsipas, le service de Coco Gauff, ou encore le coup droit et le service d’Andy Murray. “J’aide aussi Wim Fissette, d’abord avec Naomi Osaka, et aujourd’hui avec Iga Swiatek.
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Wim Fissette va faire un excellent travail avec Iga Swiatek.
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Les deux entraîneurs belges ont également été aperçus partageant un repas à Melbourne. “C’est un entraîneur très intelligentdit Jos Geerinck. Ce qui me frappe, c’est sa grande ouverture d’esprit. Il n’hésite pas à confronter ses idées avec celles d’autres coachs et à partager ses connaissances. Il n’a pas un ego surdimensionné, malgré son parcours impressionnant, ce qui rend nos échanges très agréables, notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer mes connaissances techniques et biomécaniques sur ses joueurs. Je suis convaincu qu’il fera un excellent travail avec Iga Swiatek, car elle est prête à ajuster certains aspects de son jeu. L’ouverture au changement est une des caractéristiques des acteurs européens. Avec Osaka, c’était sans doute plus compliqué. Certains athlètes ont du mal à adapter leur technique et à changer leurs habitudes. Ils se développent en répétant les mêmes gestes, les mêmes coups, encore et encore, quelle que soit la manière et sans tenir compte d’une évolution indispensable. Prenons Justine (rire)par exemple, qui a très bien réussi aux côtés de Carlos Rodriguez parce qu’elle était prête à changer. D’autres, en revanche, n’acceptent pas le changement ou en ont peur.
Sa collaboration avec Pavlyuchenkova
Depuis août 2023 et le Masters 1000 de Cincinnati, Jos Geerinck prodigue ses conseils à Anastasia Pavlyuchenkova, finaliste de Roland-Garros 2021. “Le contact s’est bien passé. À tel point qu’à la suite de l’US Open là où elle a terminé sa saison, elle m’a rappelé pour préparer l’exercice 2025 pendant cinq semaines à Dubaï. Nous sommes ensuite allés à Adélaïde et Melbourne.
Où le joueur de 33 ans goûtera à nouveau aux joies des quarts de finale, une première depuis 2020. »Contre Sabalenka, ce sera une bataille difficile, je dois être réalistesouligne le sélectionneur belge. Sabalenka est plus jeune, physiquement plus forte. Elle est capable de supporter une charge d’entraînement importante chaque semaine, ce qu’Anastasia ne peut plus faire. N’oublions pas qu’elle était numéro 1 mondiale chez les juniors à 14 ans. Après près de vingt ans de carrière professionnelle et de voyages, elle doit forcément composer avec un corps plus fragile et un esprit moins frais. De son côté, Sabalenka est une joueuse agressive, qui frappe fort depuis la ligne de fond et possède toutes les qualités mentales pour être n°1 mondiale, ce qu’elle a déjà prouvé. Anastasia a beaucoup de compétences, mais il lui manquait peut-être cette détermination supplémentaire pour atteindre le sommet. (NDLR : son meilleur classement est 11ème mondial). C’est un peu le même constat que je fais pour Tsitsipas.»
Son travail indépendant avec Anastasia Pavlyuchenkova sera sans aucun doute renouvelé. « Elle devrait m’appeler après l’Open d’Australie. Peut-être entamerons-nous une nouvelle collaboration sur les Masters 1000 de Doha et Dubaï, avant de poursuivre la saison sur terre battue. Nous verrons. Lors de l’US Open, j’avais reçu une très belle offre pour entraîner un joueur du top 20 dont je ne citerai pas le nom. Mais je venais de m’inscrire avec Anastasia la veille. Je pense que si la question se posait. encore une fois, je saisirais cette chance.
Réaliser son rêve d’enfant et devenir le meilleur entraîneur du monde ?
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