Pas assez de passerelles pour débarquer d’un avion à Paris ? Pourquoi Air s’en prend à ADP

Pas assez de passerelles pour débarquer d’un avion à Paris ? Pourquoi Air s’en prend à ADP
Pas assez de passerelles pour débarquer d’un avion à Paris ? Pourquoi Air France s’en prend à ADP

© Artur Widak / NurPhoto / NurPhoto via AFP

– Chaque jour, Roissy opère 1 300 mouvements d’avions, dont la moitié concernent des vols Air – KLM.

C’est un patron très en colère qui s’attaque à l’année 2025. Le flegmatique Canadien Ben Smith, connu et reconnu pour avoir apaisé les tensions internes au sein d’Air France – KLM, le groupe qu’il dirige depuis 2018, a décidé de démarrer l’année sur l’offensive. . Après avoir présenté ses vœux la semaine dernière au Palais Garnier à Paris, il distribue sa pioche. Au gouvernement Bayrou d’abord qui entend reprendre l’idée avancée par l’équipe de Michel Barnier d’augmenter la taxe de solidarité sur les billets d’avion (anciennement taxe Chirac, créée pour financer la lutte contre le sida). Pour Air France – KLM, cette surtaxe doublerait la contribution qu’elle verse déjà, soit 140 millions d’euros pour l’an dernier. Plus surprenant, Ben Smith s’en prend désormais directement à un autre acteur de la sphère publique, le Groupe ADP.

Dans une interview avec parisien ce lundi, Ben Smith estime que le gestionnaire de Roissy (1 300 mouvements d’avions par jour en moyenne) et d’Orly (600 mouvements/jour) ne traite pas assez bien les avions de ses compagnies. Il reproche à ADP les tarifs de contact, c’est-à-dire la mise en place d’une passerelle pour que les passagers puissent rejoindre directement le terminal sans passer par les petites navettes sur le tarmac, bien plus basses. que pour les autres entreprises. ” A Roissy, notre taux de contact oscille entre 85% et 90%. Au Terminal 1 où se trouvent nos concurrents étrangers (entreprises américaines notamment, NDLR), c’est presque 100 %. Nous sommes moins bien traités que les entreprises étrangères alors même que l’Etat est l’actionnaire majoritaire d’ADP ! », dénonce Ben Smith.

ADP se dit surpris par les propos de Ben Smith

Il n’a pas fallu très longtemps pour que le Groupe ADP réagisse, et ce en pleine transition de pouvoir puisque le PDG historique, Augustin de Romanet, devrait passer la main à Philippe Pascal, directeur général adjoint en charge des Finances, fraîchement sélectionné par le ‘Élysée pour prendre la relève. Après avoir exprimé « sa surprise face aux commentaires tenus » par Ben Smith, le Groupe ADP indique ce lundi dans un communiqué que « L’activité du hub d’Air France représente plus de 600 vols par jour soit près de la moitié du trafic Paris-CDG (…) Concernant le taux de contact à Paris-CDG, le Groupe ADP souligne que celui de toutes les opérations d’Air France est supérieur à celui des autres compagnies aériennes au départ de Paris-CDG (90% gros avions et 88% avions moyens pour Air France et respectivement 87% gros avions et 78% avions moyens pour toutes les autres compagnies aériennes) ».

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Alors qu’Air France s’est principalement positionnée sur les terminaux 2E et 2F, où le pavillon national a notamment pu réaménager un salon XXL dédié à ses clients Affaires, le Groupe ADP a enfin achevé, juste avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, la rénovation de l’historique Le Terminal 1 (en forme de soucoupe volante), désormais réservé aux compagnies étrangères. Et forcément, l’accueil s’est amélioré en T1, ce qui renforce la frustration de Ben Smith, qui estime aussi ne pas jouer à armes égales avec les grandes majors étrangères bénéficiant d’une fiscalité quasi inexistante sur le kérosène (dans le cas des sociétés du Golfe comme Emirates ou Qatar Airways), ou des conditions sociales moins restrictives (dans le cas des compagnies aériennes low-cost européennes comme Ryanair, easyJet, Vueling, etc.). Autant de paramètres qui, selon le directeur général d’Air France – KLM, expliquent la moindre compétitivité de son groupe, dont l’action boursière vient d’atteindre son plus bas historique (6,95 euros), en baisse de 35% sur un an.

Pour Philippe Pascal, futur PDG du Groupe ADP dont la nomination est désormais entre les mains du Parlement, après avoir reçu ce week-end la validation de l’Élysée, le premier chantier sera donc de redonner du pétrole dans sa relation avec Air France-KLM. Car que cela leur plaise ou non, les deux groupes n’ont d’autre choix que de marcher main dans la main.

Chaque matin, les informations à retenir sur le marchés financiers.

 
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