La Russie s’appuie de plus en plus sur le BTR-50, un véhicule blindé des années 1950, pour mener ses assauts en Ukraine

La Russie s’appuie de plus en plus sur le BTR-50, un véhicule blindé des années 1950, pour mener ses assauts en Ukraine
La Russie s’appuie de plus en plus sur le BTR-50, un véhicule blindé des années 1950, pour mener ses assauts en Ukraine

La guerre est avant tout une question de moyens, tant humains que techniques. Comme de nombreux partisans du pays sous drapeau jaune et bleu, le président ukrainien Volodymyr Zelensky critique ouvertement la relative lenteur avec laquelle les États-Unis de Joe Biden ont débloqué leur soutien massif en armes, véhicules et munitions (Newsweek).

Car il le sait : si les moyens de l’armée russe, dont on disait avant le conflit de grande ampleur avec son voisin la deuxième puissance mondiale, sont colossaux, ils ne sont pas infinis. L’économie et l’industrie russes, bien que mises sur le pied de guerre, ne pourront pas supporter longtemps seule le poids de cette surchauffe martiale. Et les vieux stocks soviétiques (« 80 à 85 % de l’arsenal russe est constitué d’armes de l’ère soviétique » nous expliquait en avril Léo Péria-Peigner, chercheur en industrie d’armement et de défense au Centre d’études de sécurité de l’Ifri) commencent à tirer la langue, et à montrer leurs limites.

Compagnons à quatre pattes des soldats ukrainiens

Le BTR-50, un véhicule blindé russe mis en service en 1954

Le phénomène n’est pas nouveau : une société de production cinématographique a même, par pure symbolique, fait don de ses (très) vieux chars à l’armée de Vladimir Poutine. Mais nous voyons de plus en plus souvent les plus anciens modèles de blindés soviétiques charger dans des batailles en cours – et souvent brûler, détruits par d’impitoyables drones ukrainiens.

Ainsi le BTR-50, un vieux clou soviétique initialement mis en service en 1954, largement utilisé depuis dans les armées du monde entier, et que Moscou doit sortir de ses stocks les plus reculés pour tenter d’offrir à ses soldats un moyen de transport vaguement blindé.

Reprise et détaillée par David Axe pour Forbes, le constat a d’abord été fait sur les réseaux sociaux. « Alors que la toile est inondée de photos de chars russes futuristes inexistants générées par l’intelligence artificielle, des pièces de musée comme ces deux BTR-50, mis en service en 1954, sont de plus en plus souvent repérées sur la toile. lignes de front »a expliqué l’observateur Kherson Special Cat sur Bluesky, en prenant deux des nombreuses photos de l’engin en action trouvées sur Telegram.

Alors que le Web est inondé d’images générées par l’IA de chars futuristes russes inexistants, des pièces de musée comme ces deux BTR-50, en service depuis 1954, sont de plus en plus repérées sur les lignes de front. t.me/mag_vodogray…

— ????Spécial Kherson Cat???????????? (@specialkhersoncat.bsky.social) 2025-01-18T14:28:50.391Z

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Bien entendu, ces BTR-50 ont subi, depuis leur entrée en service, leur lot de modernisations, de blindage, parfois d’armement. Ceux que l’on croise en Ukraine sont aussi légèrement adaptés aux conditions du combat moderne – notamment avec l’ajout d’armes ou le fameux « cages à faire face »parfois destiné en vain à éviter d’être touché directement par un drone ou ses munitions.

Mais il s’agit de machines très anciennes, comparées aux machines plus récentes produites par les usines russes. Mais ces derniers, qui sortent à peine quelques dizaines ou (petites) centaines de blindés et de chars par an (19Fourtyfive, IISS, etc.) sont loin de suivre le rythme des destructions infligées par la guerre en Ukraine : l’Oryx Le site recense plus de 15 000 véhicules blindés perdus par la Russie depuis le début de son invasion à grande échelle de son voisin.

Les blindés russes, une « espèce en voie de disparition »

Si leur utilité sur les champs de bataille reste débattue, les Bradley confiés par les États-Unis aux armées de Kiev faisant des miracles, les blindés légers et lourds restent massivement utilisés dans les conflits modernes, en l’occurrence celui-ci. Ils représentent, pour l’infanterie, une protection vaguement plus rassurante que celle des « voiturettes de golf », voire des motos (le New York Times) ou des voitures civiles qu’ils utilisent parfois pour mener leurs charges, ou effectuer leurs mouvements tactiques.

Mais les BTR-50, même dans la version la plus « moderne », restent des machines anciennes, sorties de la rouille pour l’occasion et ils sont, comme tous les autres véhicules blindés, lourds et légers, et comme l’écrit Forbes, un «espèces menacées » sur les champs de bataille d’Ukraine.

Et si Moscou s’appuie sur ces machines d’un autre âge, c’est parce que ses armées manquent cruellement de véhicules neufs. Cela ne s’améliorera pas, du moins sans la contribution d’autres pays comme la Corée du Nord, qui fournit déjà des hommes et quelques véhicules (korii.).

Forbes, dans un autre article, rapporte par exemple comment, dans la région russe de Koursk, où l’Ukraine a mené une grande incursion, un opérateur de drone s’étonne de voir Moscou mener charge sur charge, au même endroit, sur le même itinéraire, sans aucun résultat hormis la mort et la destruction – sur 16 au total, 15 des convois attaqués par le commandement russe auraient été anéantis par les petits engins volants des troupes de Kiev.

 
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