Pour Christophe Merlino, président de l’association de parents FCPE 13, face à l’inaction des pouvoirs publics, il est inconcevable de rester spectateurs face à des élèves qui terminent leurs jours dans l’indifférence.
“Loin de tenir pour responsable l’institution de l’Éducation nationale, nous soulignons le manque de moyens alloués au médico-social dans ce ministère qui voit les ministres se succéder sans vision concrète des besoins sur le terrain. Nous apportons notre soutien inconditionnel à tous ces acteurs dont le travail est devenu tellement contraint qu’il ne peut pas toujours être fait correctement.», exprime le responsable associatif.
Avant de lister : «Aux travailleurs sociaux, médecins scolaires, infirmiers et psychologues, nous dédions une campagne pour fournir des ressources supplémentaires et améliorer leurs conditions de travail. En tant que parents et responsables associatifs, nous souhaitons que les étudiants puissent exprimer leur mal-être, quelle qu’en soit la raison, dans leur établissement..»
La question du mal-être des adolescents
Un an après la sortie de l’application FCPE 13, celle-ci vient d’atteindre 2 036 téléchargements et plus de 8 000 visites. Et il a semblé important au président de dresser un premier bilan de cet outil qui permet aux familles d’évaluer le rôle de la FCPE.
C’est Henri Peyrot, commercial de la société Ouacom, située dans la région d’Estroublans, qui a eu l’idée de contacter Christophe Merlino : «Notre entreprise conçoit des sites Web sur mesure et développe des applications mobiles conçues pour offrir une expérience utilisateur exceptionnelle adaptée aux besoins spécifiques de nos utilisateurs. Nous avons tous tout le temps notre téléphone dans notre poche. J’ai proposé à Christophe cette application qui est consultable à tout moment et qui permet de recevoir des notifications pour un véritable échange avec les parents d’élèves..»
Christophe Merlino rappelle avoir été contacté au cours de l’année 2024 sur de nombreuses thématiques présentes sur l’application : «Mais l’un d’eux, que nous avons ajouté il y a peu, doit retenir toute notre attention, à savoir le mal-être des adolescents, notamment lycéens, qui a conduit trois d’entre eux à mettre fin à leurs jours en l’espace de quelques mois, dont deux qui étaient à Salon et un à Marseille. La crise sanitaire a aussi certainement eu un impact sur la majorité des étudiants.» Le 11 janvier à l’Espace Mandela, il a proposé une réflexion sur les raisons qui l’ont poussé à lancer une campagne de sensibilisation sur ce thème. Sans occulter l’aspect médico-social dans l’éducation nationale.
-“Une étude d’Aline Vansoeterstede, chercheuse psychologue à l’Éducation nationale de Rouen en 2022, m’a mis la puce à l’oreillepoursuit Christophe Merlino. En parler, c’est déjà se guérir. Il s’agit d’une enquête menée auprès de 500 lycéens de France métropolitaine..» Il s’avère que Parcoursup ne serait pas étranger à ce malaise ressenti mais ce qu’il dénonce au-delà de la sélection et des contraintes que Parcoursup engendre, c’est le manque de ressources humaines dans l’Éducation nationale.
« Les chiffres sont hallucinants »
A savoir que «les chiffres sont effarants, une infirmière pour 1 500 élèves, un psychologue pour 1 800 élèves, une assistante sociale pour 2 000 élèves et un médecin scolaire pour 16 000 élèves. Notre point de vue, sans vouloir accuser, est que lorsqu’un étudiant va mal, il est donc très difficile de le voir, les contraintes dans ces métiers étant devenues trop grandes.
Il poursuit : «Nous demandons immédiatement des mesures pour prévenir ce type de situation et que les acteurs médico-sociaux puissent exercer leur profession dans de bonnes conditions et que les étudiants soient reçus et entendus dès qu’une situation préoccupante est constatée.“
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