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Nawaf Salam, ancien juge à la Cour internationale de Justice et candidat réformateur au poste de Premier ministre libanais, s’est fait remarquer par ses déclarations en faveur d’un ambitieux programme de réformes politiques et économiques. Ses propos, relayés par différents médias, traduisent une volonté de rompre avec les pratiques traditionnelles qui ont conduit le Liban vers une crise profonde. Cependant, son discours soulève également des questions sur la faisabilité de ses promesses dans un contexte politique très polarisé.
Une vision réformatrice pour un système en crise
Dans une déclaration rapportée par Nida’ Al Watan (13 janvier 2025)Nawaf Salam a affirmé que « le Liban a besoin d’une refonte de son système politique, basé sur la transparence, la responsabilité et l’indépendance des institutions ». Il a particulièrement insisté sur la nécessité de réformer le secteur public, qu’il estime en proie à la corruption et à l’inefficacité.
Son programme s’articule autour de trois priorités :
- L’indépendance du pouvoir judiciaire : Salam plaide pour une justice dépolitisée, capable de garantir des enquêtes impartiales sur les affaires de corruption. Al Bina’ (13 janvier 2025) souligne que cette réforme est essentielle pour restaurer la confiance des citoyens.
- Restructuration économique : Il propose un audit complet du secteur bancaire et des finances publiques, en réponse à la crise économique persistante. Salam a déclaré que « les pertes doivent être équitablement réparties entre les banques, les grands déposants et l’État, tout en protégeant les petits épargnants ».
- Renforcer l’État de droit : Il prône une application stricte des lois et une gouvernance basée sur la transparence, afin d’attirer les investissements étrangers et relancer l’économie nationale.
Un discours conforme aux attentes internationales
Les déclarations de Salam ont également trouvé un écho favorable auprès de certains partenaires internationaux. Ad Diyar (13 janvier 2025) rapporte que les diplomates français et américains ont salué son engagement en faveur des réformes structurelles, considérées comme essentielles pour débloquer l’aide internationale. Salam a affirmé que « le Liban ne peut plus se permettre de jouer sur plusieurs fronts : nous devons choisir la voie de la transparence et des réformes ».
Ce positionnement lui vaut cependant les critiques de ses opposants, qui lui reprochent d’être trop aligné sur les exigences des institutions internationales comme le Fonds monétaire international (FMI). Al Akhbar (13 janvier 2025) rapporte que les parlementaires conservateurs estiment que ses propositions risquent de mettre en péril la souveraineté économique du Liban.
Des défis internes majeurs
Malgré son discours ambitieux, Salam se heurte à une résistance importante au sein du Parlement. Al Liwa’ (13 janvier 2025) souligne que plusieurs blocs traditionnels, dont « Tayyar al-Watani al-Horr », restent réticents à soutenir un outsider perçu comme éloigné des réalités politiques locales. En outre, les forces politiques alliées au Hezbollah considèrent ses réformes comme une menace pour leur influence.
En outre, Salam doit surmonter les divisions au sein des forces réformistes elles-mêmes. Al Sharq (13 janvier 2025)note que certaines factions réformatrices privilégient une approche plus modérée, tandis que Salam insiste sur une rupture radicale avec le système actuel.
Une opportunité ou une utopie ?
Les déclarations de Nawaf Salam ont galvanisé une partie de l’opinion publique libanaise, lassée des compromis politiques et de l’inaction face à la crise. Toutefois, la réalisation de son programme dépendra de sa capacité à transformer ce soutien populaire en une coalition parlementaire solide.
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