Le président élu Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, préparerait une rencontre avec Vladimir Poutine pour « mettre fin » à la guerre en Ukraine. C’est en tout cas ce qu’il a annoncé hier avant une réunion avec les gouverneurs républicains dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.
Tandis que le président qui avait annoncé à de nombreuses reprises qu’il «mettrait fin au conflit en 24 heures», pourrait accorder une victoire géopolitique au Kremlin, l’Europe retient son souffle. Une analyse géopolitique proposée par The Atlantic met en garde contre les graves conséquences de la fin de l’aide américaine à l’Ukraine et les éventuelles concessions qui seront imposées à Kiev.
Poutine ne lâchera pas l’Ukraine
Résoudre un conflit vieux de plus de vingt ans n’est pas aussi évident que Donald Trump voudrait nous le faire croire. Vladimir Poutine n’a aucun intérêt à signer un règlement négocié qui laisserait l’Ukraine intacte en tant que nation souveraine.
Les principales dates de la guerre en Ukraine
Selon The Atlantic, son objectif initial de renverser le gouvernement de Kiev et d’imposer un régime pro-russe n’a pas changé, après presque trois ans de guerre. Malgré des pertes militaires élevées, Poutine estime que la Russie peut tenir le coup, contrairement à l’Ukraine, qui dépend de l’aide occidentale pour poursuivre la guerre.
En 2023, la Russie a connu une croissance de son PIB de 3 %. Un pourcentage qui pourrait continuer à croître grâce à des investissements massifs dans la défense (126 milliards de dollars, soit 32,5 % du budget).
L’immense responsabilité des États-Unis
Donald Trump, une fois élu président, croyait pouvoir mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine en négociant avec Vladimir Poutine, s’appuyant sur son image de négociateur influent.
Deux jours après l’élection, lors d’un appel téléphonique avec Poutine, divulgué à la presse, il aurait notamment «a conseillé au président russe de ne pas intensifier la guerre en Ukraine et lui a rappelé la présence militaire importante de Washington en Europe« .
Cependant, le républicain semble s’être gravement trompé sur la volonté de Poutine de conclure un accord de paix. Au lieu de cela, le Kremlin a intensifié son agression, ignorant ses conseils. De son côté, Trump, espérant que son élection suffirait à soumettre Poutine, a fait des concessions, suggérant par exemple que l’Ukraine n’adhérerait pas à l’OTAN. Ces gestes n’ont toutefois suscité aucune réponse de la part de Moscou.
Pour The Atlantic, le président américain se retrouve aujourd’hui face à un dilemme :
Trump doit maintenant choisir entre accepter une défaite stratégique humiliante sur la scène mondiale et doubler immédiatement le soutien américain à l’Ukraine pendant qu’il est encore temps. Le choix qu’il fera dans les semaines à venir déterminera non seulement le sort de l’Ukraine, mais aussi le succès de sa présidence..
L’impact de ses décisions pourrait également s’avérer négatif pour le reste de son mandat, car une défaite de l’Ukraine entraînerait une humiliation géopolitique majeure pour les États-Unis.
