Joe Biden multiplie les sorties à deux semaines de son départ. Comme si le 46e Le président des États-Unis courait après le temps perdu, cherchant définitivement à prendre ses distances avec Donald Trump. Certes, le prédécesseur et successeur de Joe Biden a gâché le mandat de ce dernier de bout en bout. Il l’a d’abord fait en refusant les résultats des sondages en 2020, au point d’encourager ses partisans à réaliser une tentative de coup d’État avec l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Mais la réélection de Donald Trump, en 2024, est autant la réhabilitation électorale de l’ex-président que la défaite de la candidate démocrate Kamala Harris et, surtout, un désaveu infligé au président sortant.
Le bilan présidentiel de Joe Biden est mitigé. En matière économique, il a remis l’Amérique sur les rails. Sur la question de l’immigration, véritable épouvantail et tête de gondole d’un Trump ayant réussi à étouffer tout autre débat, au sein du Parti républicain comme à travers le pays, Joe Biden n’a que trop bien saisi ces enjeux.
Durant son mandat, les États-Unis ont, en partie, renoué avec le multilatéralisme que Donald Trump déteste. Joe Biden a assumé ses responsabilités de leader de l’Otan face à l’Ukraine envahie par la Russie. Courageux en Ukraine mais impuissant au Moyen-Orient, spectateur de la fuite en avant d’Israël après les attentats du Hamas du 7 octobre 2023, le président américain a augmenté les aides financières. Reste à savoir si, finalement, il ne s’agissait pas de chèques en blanc. Les tentatives diplomatiques américaines, y compris à l’égard de la Chine, ont été largement infructueuses. Il est également vrai que Vladimir Poutine à Moscou et Benjamin Netanyahu à Tel Aviv avaient parié sur Trump et joué pour gagner du temps.
La principale tache du bilan de Joe Biden est de ne pas avoir su préparer sa succession et de croire qu’à 82 ans, il pourrait briguer un second mandat. La suite est connue : il a accepté les preuves en juillet. Sans y être préparée, la vice-présidente Kamala Harris, candidate naturelle en remplacement, connaissait sa chance. Mais il était trop tard pour perpétuer l’héritage de la présidence Biden.