Le LOSC débute son année avec la réception du FC Nantes ce samedi (19 heures) dans le cadre de la 16e journée de Ligue 1. Pour introduire cette rencontre, Le Petit Lillois est allé à la rencontre de Paul, supporter nantais et rédacteur du média Tribune Nantaise.
Que pouvez-vous nous dire sur la dynamique actuelle du FC Nantes ?
C’est peu dire, mais la dynamique actuelle est très compliquée. On sent une équipe qui n’a plus de motivation, du moins qui ne le montre pas sur le terrain, et qui affiche un gros manque de régularité. En Ligue 1 par exemple, on a tenu Brest mais ils ont marqué deux buts et on a fini par abandonner complètement. On joue très bas, trop bas.
Le match de Drancy nous a un peu rassuré, car nous avions une grande équipe et ils ont très bien joué. Même contre une équipe nationale, on prend bien ce résultat (0-4) car on ne s’est pas fait peur.
Quel est le schéma de jeu apprécié par Antoine Kombouaré ?
Je vous préviens, ce ne sera pas un bon match. On joue avec cinq défenseurs derrière, non pas avec des latéraux qui montent, mais avec cinq vrais défenseurs. On varie en 5-3-2, 5-4-1, c’est très défensif, surtout contre les grosses équipes. Il faut savoir qu’on n’a joué que des gros matchs lors de nos derniers matches, donc on est parti là-bas. Pedro Chirivella a récemment déclaré que c’était le système qui convenait le mieux aux joueurs. Pourquoi pas…
Quel est le climat actuel à Nantes ?
La situation n’est pas des plus évidentes avec l’instabilité autour d’Antoine Kombouaré, mais je sais que la direction a pris sa défense et je ne pense pas que cela changera quoi que ce soit au match. A terme, cela pourrait avoir un effet fédérateur dans le vestiaire. Il faut dire que les joueurs ont préféré conserver Kombouaré plutôt que de voir débarquer Conceiçao, qui les aurait fait galoper. On sait que c’est un entraîneur exigeant. Nous verrons si cette énergie est positive. Cela peut être une arme à double tranchant, avec une équipe tirée vers le haut, ou très basse.
Que pensez-vous de l’arrivée d’Anthony Lopes ? Cela pourrait-il avoir une influence sur l’état d’esprit nantais ?
Il y a deux écoles à Nantes. L’un est ravi de son arrivée, tandis que l’autre est plus que perplexe. Je fais partie de la première école qui est très heureuse de le voir arriver à Nantes. Il était encore l’un des meilleurs gardiens de Ligue 1. Il ne faut pas oublier d’où il vient. Une autre partie des supporters juge que c’est un peu à l’image de Fabien Barthez, qui a été un bide désastreux. Il y a ce traumatisme qui est resté. Je le considère comme un joueur très professionnel, qui a un état d’esprit irréprochable. Cela pourrait s’avérer positif.
Quelles sont les forces et les faiblesses du FC Nantes ?
Le FC Nantes est une équipe en difficulté, et c’est difficile de citer des atouts. Les principales faiblesses sont qu’on ne sait pas tenir le ballon ni gérer les coups de pied arrêtés, notamment offensifs. C’est simple, on ne sait pas prendre un corner.
Y a-t-il un acteur clé chez les Canaris ?
Nous parlions de forces et de faiblesses, et Moïse Simon symbolise les deux faces d’une même médaille. C’est un joueur plein de talent, très joueur et très dribbleur, mais on est trop dépendant de lui. Quand on ne sait pas quoi faire, on lui lance le ballon et c’est tout. Donc quand il est bon, l’équipe va bien, mais quand il est en panne, l’équipe est en grande difficulté.
Comment prévoyez-vous le prochain match ?
Lille ne nous réussit pas du tout, mais pour autant, je trouve qu’on n’est jamais à la hauteur face à cet adversaire. Je trouve que vous avez souvent été dérangé. Il n’y a jamais de note forfaitaire, même lorsque l’on est en grande difficulté. Si je suis tout à fait réaliste, je vous dirai qu’il n’y a aucune chance, mais dans notre calendrier, je dirais que Lille est peut-être le match où l’on peut faire quelque chose, même si ce serait improbable. Le point de tirage est le but.
Quel(s) souvenir(s) gardez-vous de ces confrontations entre le LOSC et le FC Nantes ?
C’est drôle que vous me posiez cette question car j’ai un souvenir très particulier d’un match entre Lille et Nantes. C’était à l’époque où il y avait Eder. C’est le seul match que j’ai vu de Lille à La Beaujoire. C’était avant l’Euro et le gars a marqué exactement le même but que celui qu’il a fini par marquer en finale avec le Portugal. C’est un peu un des traumatismes de ma vie.
Que pensez-vous du LOSC sur les six derniers mois ?
Lille est un club que j’aime, surtout quand on les suit sur la scène européenne. Vous avez cette attitude insouciante en Europe. Vous donnez l’impression de ne jamais avoir peur et vous avez des joueurs exemplaires.
Je crois qu’aujourd’hui, Lille est à sa place, en lutte pour le podium. Il y aura une grosse bataille et je trouve dommage que vous ayez bêtement perdu des points en cours de route. Je pense notamment à Saint-Etienne… Mais vous n’êtes qu’à trois points et tout est encore possible.
Y a-t-il un joueur dont le FC Nantes devrait se méfier à Lille ?
On se méfie de (Edon) Zhegrova, qui est capable de dynamiter. C’est un nom qui fait beaucoup parler à Nantes, puisqu’il était surveillé lorsque le LOSC l’a recruté. On a un peu la gorge quand on voit son évolution quelques années plus tard. Mais je ne me contenterais pas de me sentir menacé par un seul joueur. C’est toute l’équipe du LOSC qui constitue une menace.
Où voyez-vous le LOSC et le FC Nantes à la fin de la saison ?
Pour Nantes, je vois la suite, mais comme d’habitude dans la douleur. En bas de tableau, la Ligue 1 qu’on n’a pas envie de voir. Le LOSC, je les vois au pied du podium. Si c’était juste moi, je leur en donnerais 3e mais je ne sais pas, je ne le sens pas.
Finalement, quel serait votre pronostic pour cette rencontre ?
Je serai réaliste et lucide. Je vais donc commencer par un 2-0 pour le LOSC. Il faut savoir être honnête en toutes circonstances, même lorsqu’on parle de son club préféré.