L’épidémie de grippe s’est renforcée en France, atteignant un « niveau très élevé » chez les moins de 15 ans.
L’épidémiologiste Yves Buisson répond à nos questions.
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L’épidémie de grippe saisonnière
La grippe gagne du terrain en France. “Tous les indicateurs de grippe étaient encore en forte hausse au cours de la semaine 52 dans toutes les tranches d’âge.alerte Santé publique France dans son dernier rapport publié jeudi. Toutes les régions de France sont ainsi placées en niveau d’alerte “épidémie”ainsi que la Martinique en outre-mer. L’épidémiologiste Yves Buisson répond à nos questions.
En quoi l’épidémie de grippe est-elle particulièrement intense cette année ?
Nous n’en sommes qu’aux premières semaines, et de nombreux éléments laissent déjà présager une grave épidémie de grippe cette année. On le voit dans le taux d’infection ou encore dans le fait que les jeunes de moins de 15 ans sont particulièrement touchés. Les personnes de plus de 65 ans sont également très fortement admises en réanimation. D’autant qu’il y a un facteur aggravant cette saison. L’année dernière, si 54 % des personnes éligibles au vaccin gratuit pour les personnes à risque étaient effectivement vaccinées, le taux de couverture est encore plus faible cette saison.
Chaque année, on compte en moyenne entre 9 000 et 10 000 décès dus à la grippe. Mais si cela continue ainsi, nous risquons de dépasser les 10 000 morts cette saison.
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Selon Santé Publique France, l’épidémie atteint un « niveau très élevé » chez les moins de 15 ans. Pourquoi eux ?
Habituellement, les virus mutent très peu d’une année sur l’autre et on ne constate pas d’attaque spécifique chez les tranches d’âge les plus jeunes. Mais cette année, le virus a beaucoup changé. Les moins de 15 ans sont donc nettement plus touchés que les années précédentes, car ils n’ont jamais rencontré de virus proches de ceux qui circulent actuellement. D’autant que le virus A(H1N1) circule intensément cette saison. Dérivé de la pandémie de grippe de 2009, il a la particularité de toucher des personnes plus jeunes que d’habitude. À tel point que des décès d’enfants et d’adolescents ont déjà été signalés.
Comment pouvons-nous nous protéger ?
La première façon de se protéger est la vaccination. Il n’est pas efficace à 100 %, mais il contribue à réduire le nombre de décès chez les personnes à risque, par exemple chez les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes et les personnes atteintes de diabète ou d’obésité. Depuis un an, nous recommandons également de vacciner les enfants, car ils en sont les principaux vecteurs. Cette saison, la campagne se déroule du 15 octobre au 31 janvier. Il est donc important de se faire vacciner le plus rapidement possible pour ceux qui ne l’ont pas encore fait.
Pour se protéger, il est également important de respecter les gestes barrière. Puisqu’il y a une épidémie d’infections par les virus respiratoires (grippe, covid-19, bronchiolite…), je recommande fortement de porter un masque et de se laver les mains régulièrement. Si vous présentez des symptômes, vous devez porter un masque et éviter de côtoyer les personnes les plus vulnérables. Les antiviraux ne doivent être utilisés que pour traiter les formes très graves de grippe.
