Le taux d’occupation des civières a dépassé jeudi la barre des 100% pour le sixième jour consécutif. Selon les données du site Index Santé, il était à 128% vers 12h30. Il s’agit d’un pic depuis le début des fêtes de fin d’année.
Lors de cette dernière mise à jour des statistiques, il y avait 4.602 patients, dont 1.416 attendaient de consulter un médecin.
Les urgences ont particulièrement débordé dans les régions des Laurentides et de Laval, qui ont enregistré des taux d’occupation de 162 et 161 %, respectivement. Ils ont également largement dépassé leur capacité dans Lanaudière (154 %), en Outaouais (151 %) et à Montréal (148 %).
The situation was better, but still worrying, in Montérégie (129%), Chaudière-Appalaches (126%), Abitibi-Témiscamingue (116%) and Estrie (115%).
Nous étions également au-dessus de 100 % en Mauricie et au Centre-du-Québec (108 %), ainsi que dans la région de la Capitale-Nationale (105 %).
La région qui s’en sort le mieux est la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine (50 %), suivies du Bas-Saint-Laurent (77 %) et du Saguenay-Lac-Saint-Jean (80 %). et la Côte-Nord (90 %).
Un phénomène documenté
Le nombre de personnes admises aux urgences avait quelque peu diminué aux alentours de Noël, mais est en augmentation depuis le 27 décembre.
Un tel rebond de fréquentation est un phénomène observé presque chaque année, puisque les rassemblements qui ont lieu pendant la période de Noël entraînent, entre autres, une augmentation de la circulation des virus.
«Les 22, 23, 24 et 25 décembre, les gens tentent de rester avec leur famille et (endurent) leur problème pendant un certain temps», a déclaré Audrey-Anne Turcotte Brousseau, chef de service au CIUSSS de l’Estrie – CHUS. , lors d’une récente entrevue avec La Presse Canadienne.
« Ce qu’on constate par la suite, c’est une augmentation de l’achalandage avec des patients qui tardent parfois un peu avant de consulter, essayant de tout étirer pour ne pas avoir à passer Noël à l’hôpital. . On voit ce type de patients entre Noël et le Jour de l’An», mentionne celle qui est médecin urgentiste à l’hôpital Fleurimont et à l’Hôtel-Dieu.
Le taux d’occupation moyen des salles d’urgence de la province ne dépassait pas 115 % depuis la mi-décembre. Il était même inférieur à 90 % pendant plusieurs jours dans la seconde quinzaine du mois.
Au début du temps des Fêtes, le ministère de la Santé et des Services sociaux a rappelé l’importance de « protéger votre santé et celle de vos proches » en évitant de vous rendre à des rassemblements si vous présentez des symptômes grippaux, comme de la fièvre.
Il a souligné que d’autres options, comme la pharmacie, le 811 ou les cliniques médicales, doivent être privilégiées pour les problèmes de santé non urgents.
“Ne vous rendez aux urgences que pour les situations graves, par exemple si vous souffrez de douleurs thoraciques, de difficultés respiratoires ou si vous avez des blessures graves”, précise le ministère dans un communiqué.
La circulation des virus respiratoires, dont le virus respiratoire syncytial (VRS), la grippe (grippe saisonnière) et le COVID-19, a augmenté récemment, selon le ministère.
Le lien avec l’itinérance
C’est également dans ce contexte que de plus en plus de personnes en situation d’itinérance se réfugient dans les salles d’urgence des hôpitaux du Grand Montréal.
«Souvent, ces personnes s’y présentent, vers 22 heures, 23 heures, minuit, la nuit alors qu’il n’y a plus de place dans les autres lieux de résidence», a constaté le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec. , dans un entretien à Noovo Info, vendredi. « Ils viennent aux urgences, n’ont pas vraiment besoin de soins médicaux, mais ne veulent pas rester dehors. Ils encombrent les salles d’attente. Selon le Dr Boucher, seulement un de ces patients « sur trois, sur quatre » n’est pas concerné par un problème de santé urgent. Il faut les aider différemment, selon lui.
Le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) et l’Hôpital Notre-Dame sont les principaux hôpitaux touchés par le problème à Montréal. Pour y faire face, il y a des agents de sécurité devant chaque entrée du CHUM par exemple, en plus des travailleurs sociaux à l’intérieur des urgences, mais les médecins demandent aux autorités de trouver rapidement une solution.
«Nos membres qui travaillent au CHUM nous en parlent depuis environ 12 à 18 mois», raconte le Dr Boucher. « Il y a des patients en oncologie, les patients qui subissent des interventions chirurgicales lourdes doivent retourner aux urgences ; des patients qui ont des problèmes d’immunosuppression… Mélanger ces gens dans la salle d’attente parce que les sans-abri n’ont nulle part où aller, personne n’y gagne.
Le président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec le répète : « il faut mettre en place des programmes pour que l’urgence ne soit pas le filet de sécurité pour ces personnes », selon lui.
«Les gens qui font face à l’itinérance ne sont pas nécessairement des gens qui ont de gros problèmes», souligne toutefois Hughes Guillaume, directeur adjoint des opérations à la Mission Old Brewery. « Ce sont simplement des gens qui n’ont peut-être plus les moyens de se loger et de survivre dans un environnement dit plus traditionnel. […] Donc c’est là qu’il va falloir travailler, car c’est sûr que si on continue au rythme qu’on a ici, ça ne va pas s’améliorer.
Si la solution commence par plus de refuges et de centres de chaleur, tout le monde s’entend pour dire qu’il devrait y avoir plus de logements sociaux à Montréal.