Ousmane Sonko recadre certains militants de Pastef

Suite à la polémique née après la nomination de Mme Aoua Bocar Ly Tall à la Cnra, le président du parti Pastef a réagi, dimanche soir, pour apporter des précisions et dédouaner le chef de l’Etat de toute mauvaise appréciation. Il a également appelé les militants de sa formation politique à comprendre les enjeux qui entourent la gestion de l’Etat.

Le Premier ministre Ousmane Sonko est monté au créneau hier soir pour appeler les militants de Pastef à plus de sérénité et au sens de la modération, alors qu’une vive polémique enflamme les réseaux sociaux depuis l’annonce de la nomination de Mme Aoua Bocar Ly Tall comme membre de l’Audiovisuel National. Conseil de régulation (Cnra). Les militants du parti contestent ce choix, arguant que le sociologue les vilipendait constamment lorsqu’ils étaient dans l’opposition. Ousmane Sonko a particulièrement insisté sur la défense du président de la République en entrant dans les détails de la nomination au cœur de la polémique.

Selon le président de Pastef, la procédure légale a été suivie, car pour les nominations à la Cnra, certes le chef de l’Etat nomme tous les postes civils et militaires, mais ils se font sur la base de propositions émanant du ministère également. en charge de la Communication ainsi que des organisations socioprofessionnelles. « Le Président m’a envoyé les propositions de nomination et je n’y ai rien vu de répréhensible. Donc, s’il y a une faute, je serai parmi les responsables », a-t-il déclaré. Ousmane Sonko a particulièrement déploré les allusions de certains commentateurs, instaurant l’idée que le président de la République nommerait sciemment d’anciens détracteurs de son Premier ministre. Ce qu’il a réfuté avec la plus grande énergie. Il a rappelé les qualités humaines de Bassirou Diomaye Faye, non sans souligner que son séjour en prison s’expliquait simplement par sa posture défensive du « Projet ». “N’oubliez jamais que le président Bassirou Diomaye Faye a subi les horreurs de la détention uniquement parce qu’il m’a défendu”, a insisté le chef du gouvernement.

Ousmane Sonko a également ajouté que Pastef est un parti où l’on recherche le consensus, « un parti qui respecte ses militants », qui les consulte à la manière des recommandations du Saint Coran : « consultez-les ! » Poursuivant, il a demandé aux militants de Pastef de faire preuve d’humilité et de ne pas oublier d’où ils viennent. « Concernant ces nominations, certains sont de bonne foi ; d’où leur posture de veille. A l’inverse, d’autres adoptent une approche négative consistant à dire que l’adhésion au parti confère de nouveaux droits, comme celui d’accuser inutilement les gens », a ajouté le président de Pastef. Par ailleurs, il a fermement condamné « les menaces fondées sur l’appartenance à Pastef », indiquant qu’on ne peut pas « tordre le bras » à un Président de la République qui, par ailleurs, est un homme dont les valeurs intrinsèques sont avérées. Ousmane Sonko demande alors à ses militants de garder confiance. “Quand on élit quelqu’un, il faut lui faire confiance”, a déclaré le Premier ministre, qui a insisté sur “la méthode”.

Il a également rappelé que cette polémique fait suite à une précédente : lorsque Samba Ndiaye, ancien maire de Ndoffane, avait été nommé PDG du Sn-Hlm. En tant que « personne morale » du « Projet », Ousmane Sonko a soutenu que leur combat n’était pas pour obtenir des prébendes ; elle était justifiée par leur volonté de contrôler l’Etat pour changer la gestion du pays. « Nous ne sommes pas dans l’improvisation et nous savons où nous allons. Nous avons présenté aux Sénégalais un programme ambitieux et réalisable, si nos compatriotes s’y ceignent», a-t-il assuré. Le chef du gouvernement a finalement demandé « un peu d’oxygène pour pouvoir travailler ».

CNRA, modifier le décret d’application

Le ministre de la Communication et de l’Economie numérique n’a aucune faute dans le processus de nomination des membres du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), selon le Premier ministre. Ousmane Sonko a tenu, dimanche soir, à soutenir le ministre Alioune Sall tout en déplorant une situation confuse constatée sur place. Selon le chef du gouvernement, le pouvoir précédent avait outrepassé ses prérogatives et abusé des postes vacants alors que la loi n’en prévoit que deux. Ousmane Sonko a également révélé que le ministre de la Communication et de l’Economie numérique avait soumis au Secrétariat général du gouvernement, depuis juin 2024, la proposition de retour à l’orthodoxie.

Samboudien KAMARA

 
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