RAPPORTAGE – Depuis mai, une loi permet aux condamnés de rejoindre des unités particulièrement exposées, dans un contexte de pénurie de militaires.
D’un geste expert, « Baby » manipule son AK-74, le rangeant dans un coin de sa chambre, derrière le lit superposé, qu’il partage avec « Electrician », son compagnon d’armes. Sur les murs, quelques images pieuses représentent la Vierge Marie en majesté, ou encore Saint Michel, l’archange guerrier, terrassant le dragon. Ils sont assis à côté de photographies d’enfants qui rient. Le sien. ” Ma chambre n’est pas si différente de celle que j’avais en prison », grogne-t-il de sa voix rauque. ” Nous étions aussi quatre par chambre, sauf que maintenant nous alternons : deux ici au repos, deux là, sur le front », précise-t-il.
De tous les noms de guerre avec lesquels on aurait pu donner au sergent-chef Nazar, « Bébé » est peut-être celui qui convient le moins à la stature imposante du soldat. Il passe sa grande main calleuse sur son crâne rasé. ” Le surnom date de la première guerre, en 2014. A l’époque, j’étais le plus jeune de mon unité. Où bébé »…
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