Tous les 1est En janvier, des millions de personnes dans le monde se rassemblent devant leur écran de radio ou de télévision pour profiter des mélodies joyeuses et envoûtantes du concert du Nouvel An viennois. Cette habitude, devenue pour beaucoup une véritable tradition, ne remonte cependant pas à l’époque de la musique jouée lors de l’événement. En réalité, cet événement musical annuel est né il y a moins d’un siècle, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, et reflète aujourd’hui la volonté d’un Occident fier de célébrer et de partager son patrimoine culturel. avec le monde entier.
Une naissance à l’aube des heures sombres
L’idée d’un concert festif et symbolique est née en 1939, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Elle est soutenue par Clemens Krauss, alors directeur de l’Opéra de Vienne, qui souhaitait mettre en valeur les chefs-d’œuvre des grands compositeurs européens, notamment ceux de Johann Strauss père et fils. Les premières éditions du concert eurent lieu le 31 décembre, mais en 1941, il fut déplacé au 1est Janvier, qui marque véritablement le début de la nouvelle année avec une note de beauté. Après la guerre, le concert s’affirme désormais comme un symbole de paix, un rappel des grands moments de l’Europe culturelle avant les destructions perpétrées par la guerre. Sa notoriété grandit alors rapidement, attirant un public international et devenant un événement incontournable célébrant la musique comme langage universel.
L’âge d’or et la reconnaissance mondiale
Le concert gagne encore en prestige grâce à des chefs légendaires comme Willi Boskovsky, qui dirigea l’événement de 1955 à 1979, imposant son style chaleureux et traditionnel. C’est également sous sa direction que le concert devient un phénomène télévisuel et radiophonique en 1959, permettant à des millions de spectateurs de découvrir, depuis leur salon, la magnificence du Musikverein et la magie des mélodies viennoises. Ainsi, au fil du temps, le Concert du Nouvel An s’est imposé comme une institution, où le choix du chef d’orchestre est devenu un véritable honneur pour l’élu. Chaque édition est ainsi animée par une personnalité de renom, apportant sa touche personnelle tout en respectant l’esprit de l’événement.
Un répertoire élégant et une mise en scène somptueuse
À ses débuts, le programme du concert était exclusivement consacré à la dynastie Strauss : Johann Sr., Johann Sr., Josef et Eduard. Mais peu à peu, d’autres compositeurs autrichiens s’intègrent et, en 1980, apparaissent des œuvres d’auteurs étrangers, comme celles du franco-allemand Jacques Offenbach. Le concert respecte également un protocole précis, se terminant toujours par deux pièces emblématiques : le Marché de Radetzkyrythmé par les applaudissements rythmés et joyeux du public, et par le très célèbre et délicieux Beau Danube bleu. Le Musikverein, salle de concert viennoise par excellence, se pare chaque année de magnifiques décorations florales, ajoutant une dimension visuelle spectaculaire à cette fête musicale.
Le concert du Nouvel An à Vienne représente donc bien plus qu’un simple événement musical. C’est le symbole d’un patrimoine culturel partagé, une ode à la beauté, à l’espoir et à l’unité. Chaque année, elle nous rappelle que la musique peut transcender les frontières, rassembler et offrir un moment de grâce universelle. Alors que nous ouvrons une nouvelle page de l’année, ces mélodies intemporelles nous invitent à célébrer ensemble la richesse de notre patrimoine européen mais aussi l’espoir d’un avenir meilleur.
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