« A la demande du Premier ministre, j’appellerai les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, ainsi que les groupes parlementaires, à venir dialoguer au ministère avec Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, et moi-même »assure ce dimanche 29 décembre 2024, le nouveau ministre de l’Économie Éric Lombard, dans un entretien à Dimanche à la Tribune.
Il contactera tout le monde ” depuis (ce dimanche) matin »juger que “Tous les élus sont légitimes” et semblant ainsi vouloir éviter les polémiques récentes, comme celle provoquée par son prédécesseur Antoine Armand qui, dès son premier entretien fin septembre, indiquait exclure le RN de l’arc républicain, au grand agacement de Marine Le Pen.
“Il faut trouver des compromis, c’est indispensable”
Aucune priorité affichée non plus : “L’ordre de passage dépendra de leur disponibilité et la configuration sera celle qu’ils souhaitent”selon le ministre, dont la porte “restera ouvert jusqu’au 14 janvier, date du discours de politique générale” by François Bayrou, but “aussi après”. «Les résultats de ce dialogue» sera présenté au Premier ministre François Bayrou, assure-t-il, « pour que cela se traduise en propositions gouvernementales ».
Celui qui était jusqu’à lundi directeur général de la Caisse des Dépôts, première place financière publique, se souvient avoir été « à ce titre en contact permanent avec les élus, locaux ou nationaux ». Alors que le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui n’exclut pas de censurer le gouvernement Bayrou, a néanmoins reconnu mardi BFMTV qu’Éric Lombard était “un homme de gauche” et “un ami”le nouveau ministre a éludé : « Je dialoguerai avec tout le monde et j’aurai le même discours avec tous les élus. Certains peuvent être plus engagés, d’autres plus réticents. Nous verrons. » Et d’ajouter : « Il faut trouver des compromis, c’est essentiel. »
De possibles hausses d’impôts « très limitées »
Il compte « arranger » le projet de loi de finances préparé par le gouvernement Barnier, et laissé en suspens lors de la navette parlementaire par la censure du 4 décembre. Le ministre estime que d’éventuelles hausses d’impôts devront être « très limité » et qu’il faudra “des économies supplémentaires”.
Le déficit serait inclus dans le texte à “un peu au dessus de 5%” vous PIB, « afin de protéger la croissance ». Avant des concessions aux oppositions qui n’ont pas échappé à la censure, Michel Barnier a annoncé son intention de réduire un déficit public de 6,1% du PIB cette année, ce qui a valu à la France une procédure pour déficit excessif à Bruxelles, à 5% l’an prochain.
Pas de nouveaux assujettis en raison de la loi spéciale
Eric Lombard écarte également le risque d’une éventuelle augmentation du nombre de personnes soumises à l’impôt sur le revenu l’année prochaine, si la loi spéciale qui permettra le strict fonctionnement de l’Etat en début d’année devait perdurer : elle ne permet pas la traditionnelle indexation du barème de cet impôt à l’inflation.
« Nous aurons un budget qui inclura une indexation du barèmeun coupé court Eric Lombard. Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain. »
« Nourrir à moudre » sur les retraites
Sur les retraites, il « émet une condition » à un futur aménagement du droit : discussions « il ne faut pas augmenter le déficit de l’assurance vieillesse ». Il y a « du grain à moudre dans le cadre de cette contrainte »selon lui.
Le ministre espère que « la construction d’un budget crédible sera une réponse à la préoccupation (de la) marchés » sur les finances publiques françaises. Il juge enfin “très grave” la menace des barrières douanières agitée par Donald Trump. « Il faut se préparer à une réponse très vigoureuse »plus « L’Union européenne dispose des armes nécessaires »assure-t-il.