Après quatre mois de procès historique, Dominique Pélicot a été condamné à vingt ans de prison, peine maximale, pour viol aggravé sur son ex-femme Gisèle Pélicot. Les 50 autres prévenus, presque tous jugés pour « viol aggravé » sur la même victimeont tous été reconnus coupables et condamnés à une peine minimale de 3 ans de prison, dont 2 avec sursis.
La peine prononcée contre Dominique Pelicot a suivi les recommandations du parquet. Il a été reconnu coupable d’avoir violé et endormi sa femme, de l’avoir livrée à des dizaines d’hommes et de l’avoir filmée pendant dix ans. Près de 200 viols ont été enregistrés. Il a également été reconnu coupable d’avoir enregistré et détenu des images prises à l’insu de son épouse, de sa fille et de ses belles-filles. Sa peine est passible d’une peine de sécurité des deux tiers et sa situation devra être réexaminée à la fin de sa peine en vue d’une éventuelle détention de sécurité, a indiqué le tribunal. Il sera également inscrit au registre national des délinquants sexuels.
Appel attendu
En revanche, les peines prononcées contre les 50 coaccusés de Dominique Pelicot ont été, dans l’ensemble, nettement inférieures à celles recommandées par le tribunal, qui avait fixé à dix ans la peine minimale pour viol. La circonstance aggravante de viol ou de tentative de viol « à la réunion » a jusqu’à présent été maintenue pour tous les accusés. D’autre part, la circonstance aggravante de « l’administration d’une substance » n’a pas toujours été maintenue, ce qui signifie que le tribunal estime que tous les accusés n’ont pas commis le crime. Cela signifie que le tribunal estime que tous les prévenus n’étaient pas au courant de l’état d’asservissement chimique de Gisèle Pelicot. Selon plusieurs avocats de la défense, le manque de discernement n’a été reconnu que pour tous les prévenus sauf un, ce qui entraînera une réduction de peine.
Jean-Pierre M., seul prévenu à ne pas comparaître pour des faits commis contre Gisèle Pelicot mais contre sa propre épouse, a été condamné à douze ans de prison. Il avait utilisé les mêmes méthodes de sédation et de viol que Dominique Pelicot, mais sur sa compagne. Le procureur avait requis dix-sept ans d’emprisonnement.
Un autre accusé a été reconnu coupable d’agression sexuelle en bande et non de viol. C’est pour cette raison qu’il a bénéficié d’un double réaménagement. Renvoyé devant le tribunal correctionnel pour viol, le procureur de la République avait demandé qu’il soit reconnu coupable de « tentative », un délit passible des mêmes peines. Contrairement aux autres accusés, il n’y avait aucune preuve vidéo de pénétration. Le tribunal correctionnel l’a ensuite déclaré coupable d’agression sexuelle en bande.
Les personnes reconnues coupables disposent désormais de 10 jours pour faire appel. Un nouveau procès est très probable. Elle se déroulera devant une cour d’appel composée d’un jury, contrairement à un tribunal pénal où siègent seuls des juges professionnels.