Les archives sont étalées sur la table. Les gros titres des journaux qui se succèdent, en avril 2004, puis de nouveau en mai, et les mois suivants ne savent pas qu’ils entraînent avec eux une attente irrémédiable de vingt ans.
Entre la disparition de Jonathan Coulom, un garçon de 10 ans originaire d’Orval, dans le Cher, d’un centre de vacances pour élèves de l’école publique (PEP) de Saint-Brévin-les-Pins en Loire-Atlantique, la découverte de son corps a pesé abattu avec un bloc de béton et immergé dans un étang à Guérande, à cinquante kilomètres de là, et l’ordre de déférer son meurtrier présumé devant la cour d’assises de Loire-Atlantique pour meurtre, interpellation, enlèvement et l’enlèvement ou le détournement arbitraire d’un mineur de moins de 15 ans est révolu. De quoi placer cette affaire dans la catégorie des affaires non résolues, des dossiers non résolus.
Le visage du garçon surnommé « Titi » par ses parents revient hanter les pires souvenirs de Clarisse Duluc, maire d’Orval, à l’époque adjointe aux affaires scolaires.
Curieusement, l’élu n’avait pas encore eu connaissance de la décision de déférer devant la justice un Allemand de 53 ans, Martin Ney, déjà condamné pour le meurtre de trois garçons dans son pays. Curieusement car, d’habitude, il ouvre fidèlement le journal, ou fait défiler les articles sur la question, mais pas ce jour-là, pas le jour où le Républicain Berry revient sur ce dossier. Le traumatisme s’est rouvert comme un abîme. Depuis le décès de Jonathan, parti au stage bord de mer le 30 mars 2004, il n’y a plus de départs pour les petits Orvaliens, ni pour la mer, ni pour la neige.
raconte Clarisse Duluc qui, il y a vingt ans, a accompagné pendant de longs mois la famille Coulom dans cette véritable descente aux enfers.
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