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La mort du neurobiologiste Jean-Didier Vincent, auteur de « Biologie des passions »

La mort du neurobiologiste Jean-Didier Vincent, auteur de « Biologie des passions »
La mort du neurobiologiste Jean-Didier Vincent, auteur de « Biologie des passions »
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Jean-Didier Vincent, en , en 1994. LOUIS MONIER / GAMMA-RAPHO VIA GETTY IMAGES

Le neurobiologiste Jean-Didier Vincent, né le 7 juin 1935 à Libourne en Gironde, est décédé le 4 décembre à l’âge de 89 ans à Paris. Avec lui disparaît une figure importante et originale de la vie scientifique et intellectuelle française des dernières décennies.

Sa principale singularité était de réaliser, successivement ou en parallèle, plusieurs registres d’activité habituellement distincts. Médecin devenu chercheur en neurobiologie, il a initié des recherches originales et contribué à des découvertes scientifiques notables en biochimie cérébrale. Mais il se consacre également à la gestion de la recherche et à un certain nombre de tâches institutionnelles, tout en écrivant une série d’essais et d’ouvrages de vulgarisation qui le font connaître du grand public, à commencer par Biologie des passions (Odile Jacob, 1986). Alliant de manière singulière rigueur scientifique et humour, le sens du concret et celui de la provocation, ce Bordelais amateur de bonne chère et de grands vins était tout sauf un érudit austère et de sang-froid.

Son éducation protestante au collège de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), puis ses études au lycée Michel-Montaigne de Bordeaux, l’orientent dans un premier - vers les lettres et la préparation au concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure. Mais c’est finalement à l’École du Service de Santé des Armées de Bordeaux que sa famille l’encourage à étudier la médecine, au cours desquelles il découvre peu à peu, auprès du neuropsychiatre Jacques Faure, la voie qui deviendra la sienne, celle du « Neurobiologie du comportement ».

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Travailler sur les liens entre les hormones et le système nerveux

Ses travaux, poursuivis notamment à la Faculté de médecine de Bordeaux, au Brain Research Institute de l’Université de Californie à Los Angeles, puis à l’Institut Alfred-Fessard du CNRS à Gif-sur-Yvette (Essonne) qu’il dirigeait depuis 1992 à 2002, axé sur les relations entre les hormones et le système nerveux. Que nous ayons faim, soif, somnolence ou envie de faire l’amour dépend essentiellement des régulations endocriniennes de notre corps et de leurs effets sur notre comportement à travers une série d’interactions complexes entre nos cellules et nos hormones. En mettant en lumière certains de ces mécanismes fondamentaux, tant organiques que psychologiques, Jean-Didier Vincent apporte un nouvel éclairage sur les fondements neurobiologiques de nos sentiments.

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