La scène était presque apocalyptique. Le matin du 23 octobre 2024, des habitants du quartier Pontreau se sont réveillés au milieu de voitures incendiées, dans un parking de la rue Guy-Guilloteau. Deux Renault Twingo, une Citroën C3, une Peugeot 308, une Citroën C4 et une Hyundai, six voitures ont toutes brûlé par propagation après un incendie criminel sur un septième véhicule la veille.
Car une seule voiture a été visée, une Fiat Punto appartenant à un riverain, aspergée d’essence et incendiée par un jeune rochelais de 21 ans. Arrêté et placé en garde à vue le 2 décembre, c’est quatre jours plus tard qu’il se retrouve face au tribunal correctionnel de Niort, sous le régime de la comparution immédiate, pour s’expliquer sur son geste.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la raison invoquée est futile. « Je voulais m’expliquer auprès de la sœur de mon ex-concubin avec qui nous venions de rompre, car elle et sa mère m’empêchaient de lui parler. Elle ne voulait pas, alors j’ai brûlé la voiture de sa mère, mais je ne pensais pas qu’elle brûlerait. » Face à lui, le président du tribunal Cédric Bernardet soupire. « Alors vous avez incendié un véhicule, avec les conséquences que l’on connaît, le tout pour une simple histoire d’amour ? »
Près de 24 000 € de dommages et intérêts à payer
L’intéressé n’avait pas consommé d’alcool ni de drogues, “mais je venais de sortir de psychiatrie”il a dit au juge. Au procureur, il explique qu’on ne lui a pas donné les antidépresseurs qu’il devait normalement prendre, ce qui, selon lui, aurait pu justifier son comportement ce soir-là. Pour le parquet, c’est clair, “Il a délibérément endommagé tous les véhicules, il connaissait le danger de propagation de l’incendie.”
Ne l’estimant pas suffisamment stable, le procureur a requis dix-huit mois de prison assortis d’un sursis probatoire de neuf mois et a exigé son placement en détention. Une peine qui sera confirmée par le tribunal.
Quant aux propriétaires des voitures incendiées, plusieurs étaient présents à l’audience pour témoigner et réclamer des dommages et intérêts. La facture est salée pour le jeune homme : il devra indemniser au total près de 24 000 € pour le préjudice moral et matériel subi par les victimes.
