Quelques heures après la chute du gouvernement Barnier, la scène politique française est un champ de ruines et une nouvelle coalition gouvernementale devra être constituée au plus vite pour respecter les échéances budgétaires, sans quoi la question de la démission d’Emmanuel sera rapidement posée. . Macron.
Alors que l’hypothèse d’une censure gouvernementale se dessinait ces derniers jours, Michel Barnier et ses ministres continuaient d’appeler “responsabilité”et alerter sur les conséquences économiques d’une chute de l’exécutif.
“Le danger de la censure, c’est qu’on inverse le cap, que les marchés financiers s’effrayent et qu’il y ait une hausse des taux, parce que nous avons une dette astronomique”, a alerté le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, mercredi 4 décembre sur Europe 1. “Ce n’est pas le budget qu’on censure, c’est le pays qu’on met en danger” avait prévenu la veille le ministre de l’Économie, Antoine Armand.
L’adoption d’un budget devrait en effet être impossible avant la date butoir du 31 décembre 2024. Pour assurer la continuité des services de l’Etat, le gouvernement démissionnaire ou un éventuel nouveau gouvernement pourrait alors faire voter à l’Assemblée nationale un texte permettant au moins de lever des impôts. être collectés. Les dépenses seraient quant à elles provisoirement plafonnées à leur niveau du budget 2024, selon les dispositions prévues à l’article 47 de la Constitution.
Pas de quoi rassurer les marchés financiers, alors que le déficit français devrait atteindre 6,2% du PIB en 2024, et que le gouvernement de Michel Barnier avait prévu un effort de 60 milliards d’euros en 2025, en s’appuyant par exemple sur un gel partiel du montant des retraites. .
Des inquiétudes balayées par la gauche. “Il n’est pas prévu que le budget 2024 s’applique en 2025, mais juste qu’il permette de passer la fin de l’année donc cessons d’avoir peur”, a expliqué le 4 décembre le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, le député de La France insoumise (LFI) Éric Coquerel.
Les socialistes à l’offensive
Pour sortir de l’impasse budgétaire, il faudra cependant qu’un nouveau Premier ministre soit rapidement nommé et Emmanuel Macron pourrait une nouvelle fois tenter de fracturer l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP), créée en urgence avant le premier tour des élections. élections législatives, en juin de cette année.
Selon France Info, l’ancien Premier ministre et chef des députés macronistes Gabriel Attal serait ainsi favorable à un « pacte de non-agression » réunissant sur un programme commun d’une dizaine de points tous les mouvements de l’Assemblée nationale, sauf LFI et le RN.
Une proposition qui ressemble à celle avancée par Boris Vallaud, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, qui appelle avec certains écologistes à la création d’un « pacte de non-censure » avec les partis de gauche et du centre. L’accord consisterait à renoncer au recours à l’article 49-3 de la Constitution, qui permet habituellement l’adoption de lois sans le vote des députés, en échange d’une absence de censure à l’Assemblée nationale.
Une option pour l’instant rejetée par La France insoumise, qui continue de pousser pour l’investiture à Matignon de Lucie Castets, la candidate présentée durant l’été par le NFP et dont Emmanuel Macron n’a pas voulu, au prétexte que cette dernière aurait été immédiatement censuré par l’Assemblée nationale.
« Excusez-nous d’être cohérents. Si, après la chute du gouvernement Barnier, le président de la République ne nomme pas Lucie Castets : il n’aura qu’à démissionner. Ni plus ni moins », a expliqué la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot le 28 novembre.
Emmanuel Macron sous pression
En déplacement en Arabie Saoudite, Emmanuel Macron a répété ces derniers jours qu’il voulait seulement “stabilité”, mais le président se retrouve une nouvelle fois en première ligne, désigné par toutes les oppositions comme le principal responsable d’une crise qu’il a contribué à déclencher, en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin.
Si aucune nouvelle majorité ne devait être trouvée à l’Assemblée nationale et que le blocage institutionnel du pays se poursuivait, la question de la démission du président de la République se poserait inévitablement, une hypothèse pour l’instant balayée par l’Élysée mais poussée plus loin par depuis longtemps par la France Insoumise (LFI).
“Pour revenir au peuple, à son vote, à sa décision, il faut, et c’est la seule possibilité qui existe pour revenir au suffrage universel, que le président démissionne”, Le chef du parti de gauche Jean-Luc Mélenchon l’a répété lundi 2 décembre sur son site Internet.
Un peu de musique reprise ces derniers jours par certains hommes politiques du centre et de droite, comme l’ancien ministre de Jacques Chirac, Jean-François Copé, qui a appelé à une élection présidentielle. « prévu » ou comme le député centriste Charles de Courson qui expliquait récemment que le général de Gaulle avait « le courage de démissionner ».
Une petite musique que les ténors du RN commencent aussi à chanter. «Nous suivrons le fonctionnement normal des institutions», a souligné Marine Le Pen pour Le monde 28 novembre. « S’il y a un gouvernement qui tombe, puis un deuxième, puis un troisième, il faudra se poser la question » options constitutionnelles dont dispose le Président de la République.
[Édité par Anna Martino]