Monaco gagne six hectares de luxe sur la mer

Monaco gagne six hectares de luxe sur la mer
Monaco gagne six hectares de luxe sur la mer

Immobilier de luxe

Monaco gagne six hectares de luxe sur la mer

Le quartier Mareterra a été inauguré par le Prince Albert II. Cent vingt appartements et six villas ont trouvé preneurs, pour un prix pouvant atteindre 120 000 euros le m2.

Publié aujourd’hui à 16h58

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Monaco a inauguré mercredi son nouveau quartier Mareterra, un vaste projet immobilier qui lui permet d’empiéter sur six hectares de luxe au bord de la mer Méditerranée mais met pour l’instant un terme aux extensions successives. “Cette extension en mer (…) incarne ma vision, celle d’une principauté qui ose, qui embrasse l’audace, qui maîtrise son destin avec sagesse, qui sait être à l’écoute de l’environnement”, a déclaré le Prince Albert II, entouré de sa famille et acteurs de ce projet privé de plus de deux milliards d’euros lancé en 2015.

La famille princière arpente alors le nouveau quartier, singulièrement vert et élégant dans une zone où la pression immobilière avait poussé ces dernières décennies à l’érection aléatoire de hautes tours pas toujours gracieuses. A l’étroit sur deux kilomètres carrés entre mer et montagne, Monaco avait déjà gagné 40 hectares sur la mer lors de sept précédentes extensions depuis 1907, dont plus de la moitié dans les années 1960 avec le quartier de Fontvieille, où se situe le stade Louis. II.

Mais le site de Mareterra n’a pas d’équivalent, même au Moyen-Orient, compte tenu de la profondeur de l’ouvrage, qui descend jusqu’à 50 mètres, et des contraintes sismiques ou environnementales. « Entre Fontvieille et Mareterra, il y a le même atout technologique qu’entre un téléphone fixe et un iPhone 15 », a assuré Guy-Thomas Lévy-Soussan, directeur général de l’Anse du Portier, promoteur du projet.

Réunissant une dizaine de familles aux noms puissants de Monaco, à commencer par Patrice Pastor, celui dont l’influence ne cesse de croître sur le Rocher, l’Anse du Portier a misé sur le luxe et l’espace, à destination de la poignée d’ultra-riches qui vont s’y installer. les prochains jours et les nombreux visiteurs attendus.

Le site est soutenu par 18 énormes caissons en béton qui délimitent un nouveau littoral. L’intérieur a été rempli de sable et consolidé avec plus d’un millier de gros pieux de 45 mètres de haut.

Développement durable ?

Sur ce terrain, le nouveau quartier confié au cabinet Valode et Pistre Architectes, en partenariat avec l’italien Renzo Piano, comprend 120 appartements d’un minimum de 400 m² et dix villas, des biens rarissimes à Monaco qui se sont très bien vendus. Selon une Source gouvernementale, les prix sont montés jusqu’à 120 000 euros le mètre carré.

Le projet a également représenté une aubaine pour le gouvernement monégasque, qui a récupéré plusieurs travaux publics (un parking, des salles de conférence, des zones de promenade, etc.) et d’importantes recettes fiscales. En septembre, le ministre des Finances, Pierre-André Chiappori, expliquait qu’avec la fin du projet, le budget de l’État perdrait 200 millions d’euros de recettes fiscales annuelles.

De quoi aiguiser l’appétit pour de nouveaux projets ? Pour l’instant, c’est non : « De nouvelles prolongations ne sont pour l’instant ni possibles ni souhaitables », a déclaré le prince dans son discours. « Le souverain veille à ce que le développement de la principauté soit durable et ait le moins d’impact possible. Évidemment, quand on parle d’extension en mer, ce n’est pas sans conséquences », a expliqué Céline Caron-Diagioni, ministre de l’Equipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme.

Pour Mareterra, promoteurs et gouvernement ont insisté sur les mesures environnementales mises en place tout au long du projet, avec par exemple le déplacement de 500 m² de prairies de Posidonie, cette plante qui sert de nurserie à poissons et de puits de carbone, le traitement des sédiments pollués ou encore l’aménagement des caissons pour que la vie marine puisse se les approprier.

De nouvelles extensions éventuelles se heurteront à la présence d’aires marines protégées et à des profondeurs encore plus importantes. « Nous avons des idées, heureusement. Il faut avoir des idées, il faut avoir des rêves. Après, est-ce que ces rêves sont raisonnables, est-ce réalisable ? Pas toujours. Là, je pense que ça devient compliqué», a reconnu M. Lévy-Soussan.

AFP

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