Témoignage. Il vit dans une cabane autonome en pleine nature

Témoignage. Il vit dans une cabane autonome en pleine nature
Témoignage. Il vit dans une cabane autonome en pleine nature

l’essentiel
Antonni rêve depuis longtemps de vivre à la campagne, loin des contraintes urbaines. Ancien vendeur, ce quadragénaire a construit une maison lumineuse et autonome. Une manière pour lui de vivre une sobriété heureuse au quotidien.

Dès que la voiture est garée, les poules courent à votre rencontre. Les chèvres tendent la tête et plus loin dans un enclos les ânes observent. Pour accéder au quartier Antonni, il faut emprunter une petite route quelque part sur le causse. « J’habite ma cabane, viens me suivre. » Tout en bois, discret et sobre, il ressemble à une petite maison dans la prairie.

«Je l’ai construit avec un ami», explique Antonni. « J’ai 25 m² d’espace intérieur et une mezzanine de 12 m². » Il y a également un cellier où se trouvent des toilettes sèches, une douche et un lave-linge. La maison est autonome avec ces panneaux solaires. Par temps couvert, un générateur prend le relais pour recharger les batteries. Pour remplir ses réservoirs d’eau, Antonni se rend en tracteur à la Source du village. Bientôt, il pourra récupérer l’eau du toit pour arroser le potager.

Trois mois de chantier, 10 000 euros de matériel et beaucoup de récupération

Ici, Antonni a privilégié la débrouillardise, la récupération et les bons plans. “Je n’avais pas de plan précis, juste l’idée d’un 5x5m que j’ai tracé au sol”, explique-t-il. « Pour la structure, je me suis rendu dans une scierie qui vendait des lots de gros bois. Avec un ami, nous coupons des chênes dans le champ. Pour le bardage extérieur, j’ai utilisé des planches non rebordées, cela ne coûte presque rien. Pour le revêtement intérieur et le parquet, un ami avait trouvé une coupe de bois et fait venir une scierie mobile. J’ai récupéré toutes les portes et fenêtres », poursuit Antonni. « Pour l’isolation : laine de tonte de mouton, paille d’un agriculteur voisin et argile à 6 €/m3, ce n’est pas cher ! »

Il a fallu moins de trois mois à Antonni pour finaliser l’aménagement de la cabine. «C’était une belle aventure», confie-t-il. « Mon objectif était de montrer qu’on peut faire les choses différemment ! Pour moi, il était plus sain de passer mon temps à construire ma cabane que de travailler chaque matin pour confier le chantier à un entrepreneur. Je me suis réalisé dans cette construction qui correspond à mes valeurs. Si je devais partir, il n’y aurait aucune trace de ma présence.

Ce type de logement est suffisant pour Antonni qui vit avec sa fille en garde partagée. «Je l’ai construit pour moi. A trois, ce serait plus juste», confie-t-il. « Ma fille a treize ans, nous devrons peut-être faire des changements. » En attendant, la petite famille se sent bien dans son petit cocon en pleine nature. « On dort avec la fenêtre ouverte et on entend les hiboux et les renards ! »

Après trois mois de construction, Antonni a créé un cocon de 25 m2 avec des matériaux écologiques : bois, paille, argile et laine de mouton.
SDM David Naulin

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Un projet de vie axé sur l’autonomie alimentaire et connecté à la nature

A 44 ans, cela fait maintenant quelques années qu’Antoni a quitté la Belgique pour le Lot. « Le projet initial était d’emménager dans un logement léger avec mon conjoint pour avancer vers une autonomie alimentaire et énergétique. » Sur ce terrain de 5 hectares de prairie et de bois, des ânes, chèvres et cochons assurent l’entretien. « J’avais besoin de cohérence par rapport à toute cette hérésie consumériste dans laquelle nous vivons. Je ne supportais pas le rythme travail/sommeil du métro. Avant, j’étais vendeur ! » Antonni ne trouve plus sa voie et s’épuise. « Grâce à mon travail, j’ai réalisé que nous épuisions rapidement les ressources de la planète. Jusqu’au jour où ma formation de guide nature m’a ouvert les yeux sur la chute de la biodiversité. C’était la plus belle période de ma vie, j’ai pu me poser et découvrir l’autonomie. J’ai toujours été attirée par l’agriculture et la simplicité mais je n’ai pas osé ! Franchir le seuil n’est pas facile. Mais quand on découvre Pierre Rabhi, on se dit que tout est possible ! »

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Antonni est content, même s’il reconnaît que ce n’est pas toujours facile. « On doit s’occuper des animaux tous les jours et il y a les aléas de la météo ! Mais si c’est à refaire, j’y retournerai ! »

 
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