L’ancien ministre israélien de la Défense Moshe (Bogie) Yaalon a réaffirmé dimanche ses accusations de « nettoyage ethnique » dans la bande de Gaza lors d’un entretien à la radio publique Kan Reshet B. « J’accepte pleinement cette expression », a-t-il déclaré, ajoutant que « le le problème ne vient pas des soldats de Tsahal. « Je parle au nom des commandants servant à Gaza. Ils courent un danger de mort et seront exposés à des poursuites devant le tribunal pénal », a souligné Yaalon. L’ancien ministre a insisté sur le fait qu’Israël « n’est plus une démocratie » jusqu’à ce que le gouvernement prenne ses responsabilités en créant une commission d’enquête nationale.
Yaalon affirme avoir voulu « tendre un miroir » aux appels à une dilution de la population gazaouie et au retour des colonies juives dans la bande de Gaza, se référant notamment aux déclarations du ministre des Finances Bezalel Smotrich. « Je dois avertir de ce qui se passe là-bas. Des crimes de guerre sont commis ici. Aucune démocratie n’a jamais été portée devant le tribunal pénal de La Haye », a-t-il prévenu.
Ces commentaires font suite à son entretien accordé la veille à DemocratTV, dans lequel il déclarait : « La voie sur laquelle nous nous dirigeons actuellement est celle de la conquête, de l’annexion, du nettoyage ethnique – regardez le nord de Gaza. Un transfert, appelez ça comme vous voulez, et l’établissement de colonies juives. »
Ces déclarations ont suscité de vives réactions. Le Likoud a répondu que « Yaalon a depuis longtemps perdu ses repères et son sens moral, et ses propos diffamatoires constituent un cadeau à la Cour pénale internationale et au camp des ennemis d’Israël ». Le président du Camp national, Benny Gantz, s’est également opposé à ces remarques, écrivant : « Il ne s’agit pas d’un nettoyage ethnique – l’armée israélienne combat les terroristes et continuera de le faire dans toute la bande de Gaza. »