Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur mercredi 27 novembre, à 4 heures du matin (3 heures du matin, heure de Paris) au Liban, après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et le mouvement armé libanais soutenu par l’Iran. . Dès l’annonce du cessez-le-feu imminent, les deux principaux indicateurs de la Bourse de Tel-Aviv ont affiché des hausses. Cette tendance se poursuit et se renforce même depuis l’entrée en vigueur de la trêve à la frontière israélo-libanaise.
Parallèlement à la hausse de la bourse, les prévisions officielles prévoient une croissance significative du PIB : 4,3% pour 2025, un bond considérable par rapport au modeste 0,4% attendu pour l’année en cours. Israël paie le prix de la guerre la plus longue et la plus coûteuse de son histoire. C’est Bezalel Smotrich, le ministre des Finances d’extrême droite et fervent partisan de la poursuite du conflit, qui le reconnaît. De son côté, Karnit Flug, ancienne gouverneure de la Banque centrale israélienne, souligne que si le conflit se poursuit, le choc sur la croissance et l’activité économique sera inévitable et irréversible. Il est clair que l’arrêt des combats est bénéfique pour l’économie israélienne.
Les grands gagnants de ce cessez-le-feu sont les réservistes, du moins ceux qui travaillent à leur compte. Pour eux, la guerre était une véritable catastrophe également sur le plan économique. Un nombre record de mini-entreprises ont fermé leurs portes. À Tel-Aviv et sa banlieue, des magasins de rue entiers ont fermé définitivement leurs portes, de même pour les restaurants et cafés, sans oublier les professions libérales. Les réservistes ont été bien indemnisés, mais ils ont perdu leurs clients après des mois passés à Gaza puis au sud du Liban.
À l’inverse, les exportations militaires israéliennes restent dynamiques malgré la guerre, ou peut-être à cause du conflit. Depuis octobre 2023, le nombre de licences de commercialisation et d’autorisations d’exportation de produits et systèmes de défense a considérablement augmenté, voire doublé dans certains cas. Les résultats des start-up sont également bons, dont certaines se sont en partie délocalisées.
C’est l’industrie du tourisme, l’un des points forts de l’économie israélienne en temps normal, qui subit les conséquences de la guerre. Environ 90 hôtels ont fermé leurs portes depuis le début de la guerre. Les nuitées dans les hôtels israéliens ont chuté de 29 % par rapport à octobre 2023. Ce qui les a sauvés de la faillite, c’est l’hébergement de quelque 80 000 personnes déplacées dans ces établissements.
Paradoxalement, le retour des habitants du nord d’Israël, officiellement objectif principal de la guerre au Liban, va considérablement aggraver le problème. Après la baisse du trafic aérien, l’aéroport international Ben Gourion a fermé son terminal low-cost. Les compagnies israéliennes ont doublé, voire triplé, le prix des billets. Il faudra attendre début 2025 pour que la plupart des compagnies étrangères reprennent leurs vols au départ de Tel-Aviv, à condition que le cessez-le-feu soit respecté.