Au matin de son procès, Patrick Corrivaud a décidé d’échapper à la justice et de ne pas affronter le regard de la partie civile. Les gendarmes ont découvert le sexagénaire, mourant, à son domicile de Gizeux (Indre-et-Loire), jeudi 28 novembre 2024, alors qu’il venait d’attenter sa vie avec une arme à feu. Il n’a pas survécu à ses blessures.
L’accusé, âgé de 66 ans, devait être jugé devant la cour d’assises d’Indre-et-Loire pour répondre des viols commis sur sa belle-fille entre 1991 et 1999 dans les Coteaux-sur-Loire. Il risquait jusqu’à vingt ans de prison pénale.
Sous contrôle judiciaire depuis plusieurs années, Patrick Corrivaud devait comparaître libre à son procès. Mais alors que le procès devait s’ouvrir à 9 heures du matin, l’accusé était introuvable.
« La justice ne sera jamais rendue »
Sans nouvelles de son client, Me Anne Rabaey avait fait part de son inquiétude au tribunal. La présidente Aude Cristau a alors émis un mandat d’arrêt, renvoyant les gendarmes à son domicile.
Le pire scénario s’est confirmé en fin de matinée, plongeant les conseils des parties civiles (1) dans un mélange d’étonnement et de colère : « Il ne sera jamais condamné. La justice ne sera jamais rendue. » L’avocat général, Joël Patard, a demandé l’extinction de l’action publique : une « conséquence inévitable ».
A l’annonce du décès de l’accusé, la victime était accompagnée d’une psychologue de l’association France Victimes 37 ainsi que du collectif féministe contre le viol (CFCV), avant d’être prise en charge par les pompiers. les pompiers. “ Il a décidé de me punir aujourd’hui, conclut-elle, profondément en colère. Tout s’éteint, tout disparaît. »
(1) Le Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV), représenté par Me Sophie Soubiran s’est également constituée partie civile et a accompagné la victime tout au long de l’audience.
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