Beaucoup de solidarité, d’efficacité et de rapidité de décision ont permis au lycée de La Chartreuse, à Brives, d’assurer une continuité pédagogique presque immédiatement après la violente catastrophe de début octobre.
Le samedi 5 octobre 2024, un incendie ravage partiellement un bâtiment du lycée La Chartreuse, à Brives-Charensac. Depuis, les choses ont évolué très vite. Dès le mardi suivant la catastrophe, des cours à distance ont été mis en place (sur 2 à 5 jours au total).
Parallèlement, la commune de Brivee et notamment un cabinet d’expertise comptable ont mis à disposition des locaux pour les étudiants. Parallèlement, la direction de l’établissement et l’Ogec (organisme de gestion de l’éducation catholique) ont travaillé dur pour trouver des solutions pérennes pour assurer la continuité pédagogique.
Plus de 80 modules ont été apportés
Un mois plus tard, le 4 novembre, la situation redevient normale, grâce à « quelques ajustements et beaucoup de bon sens ».
En effet, des bâtiments modulaires ont été installés dans le verger pour servir de salles de classe. Au début des vacances de la Toussaint, 60 % des modules étaient installés et utilisables. Le reste a été installé dans les jours suivants. “Il faut souligner le comportement exemplaire des étudiants, qui ont dû évoluer durant cette période dans un environnement contraint, avec une circulation restrictive qu’ils ont parfaitement respectée”, a commenté Jean-François Giraud, le directeur de l’établissement.Avec 55 m2 de surface, les classes sont plus grandes que celles qui ont brûlé.
Le 12 novembre, tous les étudiants ayant perdu leur chambre dans l’incendie ont été installés dans des classes modulaires. Au total, 1 580 m² de surface ont été aménagés, équipés du matériel pédagogique nécessaire et raccordés à l’électricité, sans oublier l’installation d’un système de chauffage et de climatisation.
Dans le détail, plus de 80 modules ont été livrés par plus de 50 camions semi-remorques en un temps record. Ils sont d’une durée de 18 mois, pour plusieurs centaines de milliers d’euros. « Les entreprises qui ont participé aux travaux, notamment TP Berger et Morbidelli pour l’électricité, ont reporté leurs chantiers pour répondre aux exigences, c’est remarquable », salue Jean-François Giraud.
Il a fallu également commander 300 chaises et 150 tables auprès de la société Lafa Collectivités (Aurillac), qui a également répondu dans les plus brefs délais. Une nouvelle phase va désormais commencer, avec l’estimation des biens perdus, qui devrait être finalisée avec assurance d’ici fin mars 2025. Elle sera suivie par le lancement d’une phase de reconstruction. L’objectif est de retrouver au moins 50 % des surfaces perdues d’ici la rentrée 2025.La sécurisation du bâtiment impacté a commencé par l’installation d’une toiture provisoire.
L’ensemble des frais de sécurisation du site, de relogement des étudiants et de reconstruction font partie du contrat signé avec la Mutuelle Saint-Christophe (soutenue par le groupe Axa) : « Non, l’Ogec n’est pas en difficulté financière face à cette catastrophe. Nous avons un très bon contrat d’assurance », affirme le directeur du lycée.
Par ailleurs, la Région Auvergne Rhône-Alpes a voté une aide exceptionnelle de 200 000 euros.
Concernant l’origine du sinistre, le rapport d’expertise n’a pas encore été rendu public. On sait cependant que la cause malveillante a été écartée et que l’incendie est très probablement d’origine électrique. Selon les premières constatations, l’incendie s’est déclaré dans la partie supérieure du bâtiment, là où étaient installés des panneaux photovoltaïques (lire par ailleurs).
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Pas de panneaux photovoltaïques dans le projet de reconstruction
La reconstruction du bâtiment endommagé devrait permettre de retrouver toutes les salles de classe, ainsi que l’amphithéâtre ravagé par les flammes. La question reste de savoir s’il faut recommencer de la même manière ou apporter des modifications ou des améliorations. Une réflexion doit être lancée sur cette thématique par l’établissement.
Une seule chose est sûre, le directeur du Pôle La Chartreuse ne souhaite pas que des panneaux photovoltaïques soient à nouveau installés sur le toit : « Comme tout le monde, j’imagine que l’incendie est imputable aux panneaux photovoltaïques. Mais en réalité je n’y connais rien, je ne suis pas un expert », affirme néanmoins Jean-François Giraud.
En tant que gérant de l’établissement privé, le proviseur souhaite donc éviter un éventuel problème. D’autant que le contrat actuellement en cours a été signé il y a plusieurs années, en 2012, par un autre bénéficiaire – et ne profite pas directement à l’établissement : « La situation est différente de celle qui concerne les panneaux installés récemment, sur les toits plats et les infrastructures extérieures. Là, c’est de l’autoconsommation qui profite à l’établissement.»
Le contrat actuellement en cours concernant les panneaux qui ont brûlé devrait donc être dénoncé prochainement.
Cédric Dédieu