Ce n’était pas intentionnel, mais l’une des caméras de CNN qui encadrait Joe Biden lors du premier débat télévisé contre Donald Trump le prenait légèrement de profil et donnait l’impression qu’il regardait ailleurs, dans la direction opposée à son adversaire. Une jolie métaphore visuelle : jeudi 27 juin, Joe Biden semblait ailleurs, voire complètement à l’ouest. Trébuchant sur les mots, s’embrouillant parfois au point d’avoir du mal à finir ses phrases, baissant les yeux, le président semblait vieux, hésitant, dépassé sa date de péremption alors même qu’il demande aux Américains de lui faire confiance pour encore quatre longues années.
Biden n’a jamais été un grand débatteur et certaines de ses difficultés à parler proviennent de son passé dyslexique. Mais quel contraste avec les débats de 2020 ! Jeudi, il n’était plus que l’ombre du candidat d’il y a quatre ans. En face, Donald Trump incarnait Donald Trump, avec deux nuances : il ne se perdait pas dans ses propos incohérents, comme c’est souvent le cas, et projetait une image plutôt apaisée. Pour le reste, débitant à flots mensonges, exagérations ou contrevérités, il a cherché à raviver la nostalgie d’une présidence 2016-2022 prétendument paradisiaque, où l’Amérique n’avait jamais été aussi aisée d’une manière ou d’une autre. son histoire et où elle était à la fois respectée, crainte et admirée à l’étranger.
