PHILADELPHIE — Les équipes de Joe Biden et de Donald Trump comptent sur le premier débat présidentiel de ce soir pour enthousiasmer les futurs électeurs alors que la course serrée à la tête des États-Unis commence à s’intensifier.
Des millions de personnes sont attendues pour assister à ce match revanche à Atlanta, où l’actuel président et l’ancien occupant du Bureau Ovale cherchent à mettre en avant leurs politiques respectives, leurs qualités personnelles et leur vision du pays.
Mais beaucoup de gens, comme David Baldwin à Philadelphie, ne l’écoutent pas. M. Baldwin dit qu’il sait que la Pennsylvanie est un État clé. Elle est passée à Trump en 2016 et est revenue à Biden en 2020, les deux fois par de faibles marges.
Rien dans le débat ne changera son vote pour Biden, a déclaré M. Baldwin.
“L’autre gars ne travaille que pour lui-même”, a-t-il déclaré jeudi en marchant dans Market Street.
Un débat qui suscite peu d’enthousiasme
Historiquement, le débat a lieu au début d’une élection générale, et il n’est pas clair si l’échange suscitera l’intérêt des Américains qui ne sont pas déjà engagés, explique Marc Trussler de l’Université de Pennsylvanie.
« C’est très, très étrange d’avoir un événement de campagne aussi important si tôt dans le cycle », a déclaré Trussler, directeur de la science des données pour le programme de recherche et d’études électorales de l’université.
Il semble y avoir moins d’enthousiasme que lors des années électorales précédentes. Des efforts ont été déployés par les deux partis ces dernières semaines, mais il n’est pas clair si ces efforts se traduiront par des votes.
M. Trussler a déclaré que de nombreuses personnes en Pennsylvanie, comme dans une grande partie du pays, ne semblent passionnées ni par les candidats ni par ce qu’ils promettent. Il se demande si les gens prêteront vraiment attention au débat et s’il atteindra les électeurs moins engagés.
Tolanda, qui a refusé de révéler son nom de famille, a déclaré qu’elle aimait Biden mais, plus important encore, qu’elle n’aimait pas Trump. Cependant, elle n’est pas assez intéressée pour suivre le débat.
« Je ne veux tout simplement pas que Donald Trump gagne, c’est tout », a déclaré le Philadelphien de 51 ans.
De nombreux Américains considèrent les deux candidats à la présidentielle comme peu convaincants et sont donc moins intéressés par la course à la Maison Blanche. Démocrates et républicains espèrent que le débat fera des étincelles.
Prédictions
Dans le même temps, les deux dirigeants devront répondre à la question de savoir s’ils sont aptes à occuper ce poste.
M. Trump sera probablement appelé à rendre des comptes pour sa récente condamnation pour 34 chefs d’accusation lors d’un procès pour falsification de documents afin d’acheter le silence de l’actrice pornographique Stormy Daniels.
M. Biden, 81 ans, pourrait être critiqué pour son âge et son niveau d’énergie, même si M. Trump, 78 ans, commet régulièrement son lot d’erreurs verbales déroutantes.
M. Trussler s’attend à ce que Biden tente de démontrer la force de la reprise économique au cours de son mandat, notamment par rapport aux performances d’autres pays.
M. Trump, pour sa part, soulignera que l’inflation continue de nuire aux familles américaines, a déclaré M. Trussler. Le 45e président tentera également de présenter l’immigration aux États-Unis comme une source de problèmes sociétaux.
Matthew Lebo, spécialiste de la politique américaine et président du département de science politique de l’Université Western à London, en Ontario, a déclaré qu’il observerait si l’un ou l’autre des dirigeants peut délivrer un discours convaincant qui pourrait être utilisé dans les publicités et sur les médias sociaux.
« Le président Biden a probablement pratiqué bon nombre de ces techniques en prévision de son débat », estime M. Lebo.
M. Trump tentera probablement de déstabiliser son adversaire en l’interrompant, a-t-il ajouté.
De nombreux Canadiens seront également à l’écoute et resteront attentifs à toute promesse politique qui pourrait affecter les relations avec leur principal partenaire commercial.
Quel que soit le vainqueur des élections, il sera au pouvoir lorsque l’accord commercial continental se profilera à l’horizon 2026. En prévision de cet événement, l’équipe canadienne du gouvernement libéral a parcouru les rues au sud de la frontière pour renforcer les liens avec les camps Trump et Biden.
Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne
