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Les négociations sur un cessez-le-feu entre Israël et le Liban marquent une avancée notable, les responsables américains et israéliens affirmant que les termes de l’accord ont été acceptés en principe. Une déclaration officielle de fin des hostilités pourrait être annoncée dans les prochaines heures, selon des sources citées par Al-Arabiya. Toutefois, l’approbation formelle du cabinet de sécurité israélien, attendue mardi, reste un moment critique pour sceller cet accord, considéré comme historique dans la région.
Un accord sous haute surveillance : les principaux points
Le projet d’accord, fruit de plus d’un an de médiation menée par l’envoyé américain Amos Hochstein, comprend plusieurs dispositions clés visant à stabiliser durablement la frontière sud du Liban, marquée par des tensions récurrentes entre Israël et le Hezbollah. Ces mesures comprennent :
- Un retrait progressif des troupes israéliennes du sud du Liban sur une période de 60 jours.
- Le déploiement de l’armée libanaise dans les zones frontalières, en coopération avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).
- Le mouvement des armes lourdes du Hezbollah au nord du fleuve Litani, point crucial pour réduire les tensions à la frontière.
Pour assurer la mise en œuvre de cet accord, un comité de surveillance international sera créé. Dirigé par les États-Unis, ce comité comprendra également la France, le Liban, Israël et la FINUL. Ce mécanisme vise à contrôler le respect des engagements pris par les deux parties et à remédier à tout manquement éventuel.
La position d’Israël : entre approbation et prudence
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a approuvé l’accord “en principe” lors d’une consultation sur la sécurité dimanche soir, selon des sources citées par CNN. Israël a toutefois exprimé des réserves sur plusieurs détails, notamment concernant les mécanismes de réponse en cas de violations par le Hezbollah. Ces questions ont été transmises lundi au gouvernement libanais pour examen.
Israël insiste également sur la nécessité d’obtenir des garanties solides de la part des Etats-Unis, notamment via une lettre d’assurances. Cela permettrait à l’armée israélienne de mener des actions militaires contre des menaces imminentes, comme la réinstallation de bases militaires du Hezbollah près de la frontière ou le trafic d’armes lourdes. Selon l’accord, de telles interventions nécessiteraient une consultation préalable avec Washington si l’armée libanaise ne parvenait pas à neutraliser les menaces.
Un responsable israélien a déclaré à Axios que « nous pensons avoir un accord, mais rien n’est encore signé. Il a ajouté que jusqu’à ce que le cabinet de sécurité israélien approuve l’accord, « tout peut encore dérailler ». »
La France au cœur des négociations
La participation de la France au comité de surveillance a été l’un des principaux points de friction des négociations. Dans un premier temps, Israël s’y était opposé, notamment après que le ministère français des Affaires étrangères a annoncé son soutien aux mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. Cette décision a irrité Netanyahu et a compromis les discussions.
Pourtant, grâce à une médiation directe entre Joe Biden et Emmanuel Macron, un compromis a été trouvé. La France a accepté d’améliorer ses relations bilatérales avec Israël, tandis qu’Israël a accepté l’inclusion de la France dans le comité de surveillance, conformément aux demandes libanaises et à l’insistance du président Nabih Berri.
Implications régionales et internationales
L’accord intervient dans un contexte régional tendu, marqué par des affrontements persistants entre Israël et le Hezbollah. Les deux parties ont continué à échanger des tirs ces derniers jours, augmentant le risque d’une escalade qui pourrait mettre en péril les pourparlers. Les responsables américains affirment que les efforts de médiation ont contribué à éviter un échec des pourparlers, mais l’ombre d’une reprise des hostilités plane toujours.
Pour le Liban, cet accord représente une opportunité de restaurer la souveraineté de l’État sur l’ensemble de son territoire, notamment au sud du Litani. Le retrait des forces israéliennes et la réduction des activités militaires du Hezbollah dans cette zone pourraient contribuer à une stabilisation à long terme.
Du côté israélien, l’accord est vu comme une opportunité de renforcer la sécurité nationale tout en limitant l’influence du Hezbollah à proximité de ses frontières. Cependant, les critiques nationales, notamment de la part des membres d’extrême droite du cabinet de Netanyahu, pourraient rendre difficile l’approbation définitive de l’accord.
Les défis restants
Bien que les termes de l’accord soient en grande partie finalisés, plusieurs points sensibles restent en discussion :
- Liberté de circulation d’Israël au sud du Liban : Israël souhaite conserver un droit d’intervention en cas de menace, qui pourrait être perçue comme une violation de la souveraineté libanaise.
- La composition et les prérogatives du comité de surveillance : Le rôle exact de la FINUL et des autres membres du comité devra être clarifié pour éviter tout malentendu.
- Gérer les violations potentielles : L’efficacité du mécanisme de supervision dépendra de la coopération des deux parties et de leur volonté de respecter les engagements pris.
Un optimisme prudent
Selon des responsables libanais cités par Al-Jadeed, « tous les obstacles aux négociations de cessez-le-feu seront levés dans les prochains jours. » Des responsables israéliens, cités par Maariv et Israël Hayoma exprimé le même optimisme, affirmant que l’accord pourrait être signé d’ici la fin de la semaine.
Les responsables américains et israéliens restent toutefois prudents. « Un faux pas sur le terrain pourrait tout faire dérailler », a prévenu un responsable américain. Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah restent une menace constante pour la stabilité des négociations.
Une décision imminente
Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir mardi pour approuver formellement l’accord. Si elle est approuvée, une déclaration commune pourrait être publiée en quelques heures, marquant la fin officielle des hostilités et le début de la mise en œuvre de l’accord.
Pour l’heure, toutes les parties impliquées luttent pour maintenir un équilibre fragile. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si cet accord peut réellement ouvrir la voie à une nouvelle ère de stabilité dans une région marquée par des décennies de conflit.
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