Un collectif nantais contre un projet de construction en zone inondable

Tribune. Alors que les inondations meurtrières en Espagne devraient rappeler les dangers liés aux constructions en zone inondable, la ville de Nantes promeut un projet immobilier situé dans le lit d’un ancien ruisseau. Ce projet inquiète les habitants du quartier de la Bottière, déjà sujet aux inondations. Mr Mondialisation relaie leur communiqué pour faire connaître leur combat.

Tribune : Ce chantier est une non-conformité au PLUm (Plan Local d’Urbanisme) et la ville de Nantes ferme les yeux !

« La ville de Nantes ferme les yeux sur la construction en zone inondable d’un ancien lit de ruisseau »Collectif Bottière Petit Bel-air

Suite à une réunion avec le service de l’urbanisme de la mairie de Nantes concernant le permis de construire controversé dans la zone inondable de la rue de la Bottière, ancien lit d’un cours d’eau, le collectif déplore la réponse apportée par les autorités. Plutôt que de reconnaître les risques que ce projet immobilier fait peser sur notre quartier et la mise en danger des habitants, le service de l’urbanisme nous invite à « négocier avec le promoteur ».

En tant que collectif de riverains concernés par inondations récurrentes et impact environnemental et paysager de cette constructionnous ne pouvons pas accepter cette réponse comme une solution viable. Nous avions des espoirs, tout comme les élus qui nous soutiennent M. CITEAU, Mme VITOUX, et Mme BONAMY, sur une prise de décision responsable et respectueuse du Plan Local d’Urbanisme (PLUM), des normes de sécurité (risque physique sur aléas). moyens d’inondation), le quadrillage vert et bleu, le respect des distances de séparation d’une construction en peigne… et la préservation de la qualité de vie des habitants.

Ce projet ne répond pas à ces exigences essentielles du PLUm et la zone UMC et son ambition en matière d’infiltration d’eau…

Une mairie qui incite à ne pas respecter le PLUm

Le bâtiment projeté correspond précisément à la définition d’une construction en peigne, exigeant le respect de limites séparatives de 6 mètres (page 72 du PLUm) et des constructions basses en limite de propriété. Le promoteur l’a néanmoins soumis comme « construction dans la rue » de déroger à ces règles. Ces règles ont été rappelées par un jugement du tribunal administratif de Nantes du 12 mars 2024 pour un immeuble à la Jonelière.

La mairie est pleinement consciente de ce non-respect des règlesque nous avons pu présenter lors de notre réunion. Elle a pourtant validé le permis de construiresoutient le projet et ne semble pas envisager de retirer le permis, nous obligeant à engager des procédures juridiques complexes pour faire respecter son PLUm. Pourtant, cela fait partie de son rôle !

Le projet de construction, ssur le lit d’un ancien ruisseau. Page Facebook collective

Par ailleurs, les négociations proposées par la mairie avec le promoteur semblent inclure des propositions tout aussi illégales par rapport au PLUmcomme une surélévation de la construction R+3+C.

Une mairie amnésique qui oublie sa propre vision du respect des « volumes des bâtiments voisins »

La mairie a déjà refusé un permis de construire sur cette parcelleet avait notamment motivé son refus auprès du tribunal administratif par l’ampleur des travaux dans la rue qui ne respectaient pas « le volume des bâtiments voisins » (décision du 26 août 2022).

Il s’agissait alors d’une construction en R+1+C, contre R+2+C+1m pour la construction du nouveau bâtiment. Qui faut-il croire ? La mairie de 2022 ou celle de 2024 ? Pourtant, la majorité municipale semble être la même entre ces deux dates !

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Parkings souterrains inondables : l’absurdité écologique d’une lecture étroite des règles d’urbanisme

L’étude du sol a révélé que la nappe phréatique était à moins de 3 mètres du terrain naturel (ce dont nous doutons également, le voyant régulièrement s’élever au-dessus du sol par submersion du sol naturel !). Cependant, l’accès à la nappe phréatique par la construction est interdit en et son pompage à des fins de construction est également interdit. Cependant, les fondations atteignent la nappe phréatique. A ce jour, la nappe phréatique est sujette à un débordement puisque son débordement crée des inondations dans le secteur.

Les résultats de la sonde piézométrique sur la fluctuation de la hauteur de la nappe phréatique sur l’aléa moyen n’ont pas été transmis. Des parkings sont prévus, comme l’impose à juste titre le PLUm. Pour optimiser l’espace de vie et contrairement à tous les immeubles construits ces dernières années sur l’îlot, ces nouveaux parkings seraient souterrains.

En plus de constituer potentiellement un obstacle à l’écoulement souterrain de l’ancien bras du Robert Ford et perturbent l’équilibre hydrologique du bassin versant, ils risquent de connaître le même succès que les parkings souterrains du 2 et du 4 rue de la Bottière (bâtiments Nantes Métropole Habitat) : régulièrement inondées par la montée des nappes phréatiques, elles sont désertées par les habitants qui ne peuvent pas se permettre de voir leurs véhicules inondés !

Inondation chez un membre du collectif. Photo fournie par le collectif

La réglementation impose cependant de laisser les axes d’écoulement naturels exempts d’obstacles et mettant en danger les personnes. La construction prévue ne garantit pas que le risque pour les personnes et les biens n’augmentera pas. La construction devra cependant être orientée de manière à ne pas intercepter le ruissellement des eaux souterraines (page 52-54 du PLUm).

Par ailleurs, une étude des sols montre qu’au milieu de l’aléa moyen, il estune zone de pénétration importante de l’eau puisque l’étude du sol démontre un sol « limon, sableux, argilo-limoneux, loam argileux sans résistance », qu’il est donc essentiel de protéger.

Obligation de construire des parkings, optimisation des surfaces habitables, autorisation des parkings inondables : la mairie s’apprête donc à valider la construction de ces parkings qui aurait des conséquences importantes pour l’ensemble du quartier et qui pourrait rester boudé par les futurs habitants ! Bienvenue dans l’absurdité !

Le mythe de la tractopelle qui savait creuser entre les racines des arbres classés

Le parking souterrain prévu s’étend jusqu’en limite de propriété avec le lycée Léonard de Vinci. Sur cette limite de propriété se dressent 9 magnifiques tilleuls de plusieurs dizaines de mètres de haut, classés par la mairie. Pour les arbres classés au PLUm, l’étude des sols définit queil faudrait respecter 1,5 fois leur hauteur pour réaliser des terrassements et respecter leur système racinairequi contribuent également à la régulation des eaux du département à travers leur prélèvement estimé à 400 litres par jour et par arbre, soit 3,6 mètres cubes.

Interrogé sur ce point, la mairie fait confiance à la sagacité de la tractopelle pour respecter le système racinaire !

Prochaines étapes

« ce projet est prévu dans une zone classée à risque d’inondation « moyen » »

Les habitants du quartier sont déterminés à poursuivre leurs actions empêcher la mise en œuvre d’un projet allant à l’encontre des principes de sécurité et de préservation de l’environnement urbain. Nous sommes d’autant plus inquiets que Ce projet est prévu dans une zone classée à risque d’inondation « moyen ».une zone qui connaît déjà des inondations récurrentes, comme le montre le récent épisode du 9 octobre 2024.

Nous souhaitons alerter les médias et l’opinion publique sur le refus des services municipaux de prendre en compte nos objections. La situation actuelle nous pousse à envisager des actions supplémentaires pour obtenir l’annulation de ce projet.

Nous continuerons à informer la presse et la population Nantes des étapes de notre combat pour la protection de notre quartier.

Collectif Bottière Petit Bel-air


Image d’en-tête : Page Facebook collective

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