Bruxelles menace Apple d’une amende géante, équivalente à 10% de son chiffre d’affaires

Bruxelles menace Apple d’une amende géante, équivalente à 10% de son chiffre d’affaires
Bruxelles menace Apple d’une amende géante, équivalente à 10% de son chiffre d’affaires

“Les règles de l’App Store violent le règlement sur les marchés numériques (DMA)”, a déclaré la Commission européenne, dans un “avis préliminaire” envoyé à Apple.

La Commission européenne a ouvert lundi la voie à une amende géante contre Apple, estimant à titre préliminaire que sa boutique d’applications App Store ne respectait pas les nouvelles règles de concurrence de l’UE – ce que réfute la marque à la pomme, qui pourrait être contrainte de modifier son fonctionnement. “Les règles de l’App Store violent le règlement sur les marchés numériques (DMA), empêchant les développeurs d’applications de diriger les consommateurs vers des canaux de distribution alternatifs pour les offres et le contenu”estime Bruxelles dans un « avis préliminaire ».

Apple a bâti son succès sur un écosystème fermé autour de l’iPhone et de l’iPad dont il contrôle tous les paramètres, invoquant des impératifs de sécurité et de confort d’utilisation accru – une philosophie en opposition directe avec les règles européennes de concurrence. “Au cours des derniers mois, Apple a apporté un certain nombre de changements pour se conformer au DMA (…) Nous sommes convaincus que notre plan est conforme” à la loi, a réagi le groupe californien.

Jusqu’à 30 milliards d’euros de sanctions

“Tous les développeurs de l’UE ont la possibilité d’utiliser les fonctionnalités que nous avons introduites, y compris la possibilité de diriger les utilisateurs en ligne pour qu’ils effectuent des achats”, a-t-il argumenté. L’avis publié lundi, à la suite de l’ouverture d’une enquête le 25 mars, constitue une première dans le cadre des nouvelles règles de concurrence du DMA, devenues contraignantes début mars.

Apple peut désormais exercer ses droits de défense en ayant accès au dossier et répondre par écrit aux conclusions préliminaires. Si celles-ci étaient confirmées, la Commission adopterait une décision finale de non-conformité d’ici fin mars 2025.

Apple pourrait alors s’exposer à une amende pouvant aller jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial – soit plus de 30 milliards d’euros sur la base des ventes de l’année dernière -, et même jusqu’à 20 % en cas de récidive… si le géant américain ne modifiait pas l’App Stocker d’une manière jugée satisfaisante par l’UE.

Une astreinte journalière correspondant à 5 % du revenu journalier peut également être prononcée. Enfin, le démantèlement des délinquants est une arme de dernier recours. Dans le cadre du DMA, “Les entreprises distribuant leurs applications via l’App Store doivent pouvoir informer gratuitement leurs clients des possibilités d’achat alternatives moins chères, pouvoir les orienter vers ces offres et leur permettre d’effectuer des achats”, explique la Commission. Bruxelles estime que ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui, malgré les avertissements répétés de l’UE et les changements apportés par Apple.

Le précédent Spotify

Il s’agit d’un vieux différend entre le géant américain et l’organisme européen de surveillance de la concurrence. Pour des raisons similaires, le groupe de Cupertino a été condamné début mars à une amende de 1,8 milliard d’euros par la Commission, à la suite d’une enquête ouverte en juin 2020 après une plainte de la plateforme de streaming musical Spotify. Apple, qui s’estime en conformité, a déposé un recours auprès du tribunal de l’UE pour annuler cette sanction qui découle des règles antitrust déjà en vigueur devant le DMA.

Cette nouvelle réglementation, qui nous permet d’agir plus vite et plus fort contre les abus concurrentiels des géants du numérique, a été introduite pour protéger l’émergence et la croissance des start-up en Europe et offrir plus de choix aux consommateurs. « Nous sommes déterminés à utiliser la boîte à outils claire et efficace du DMA pour mettre rapidement fin à une saga qui dure déjà depuis de trop nombreuses années »a déclaré le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton, accusant Apple de« Évincer les entreprises innovantes ».

Le 25 mars, la Commission a lancé une autre procédure visant Apple pour manquement à son obligation d’offrir aux utilisateurs une alternative facile d’accès à son navigateur Web Safari. En raison des procédures engagées dans le cadre du DMA, l’exécutif européen a toutefois clôturé une enquête antitrust, lancée en juin 2020, qui visait les frais facturés aux développeurs pour chaque application téléchargée et les difficultés d’accès aux magasins d’applications alternatifs.

Une enquête sur les prix pratiqués par Apple sur les livres électroniques et les livres audio est toujours en cours. Outre Apple, le DMA s’applique à quatre autres géants américains – Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft – mais aussi au réseau social TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, ainsi qu’à la plateforme néerlandaise de réservation d’hôtels Booking. Des enquêtes visant Alphabet (Google) et Meta (Facebook, Instagram) ont également été ouvertes pour non-respect de la nouvelle réglementation.

 
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