Peu de pays sont aussi directement touchés par les élections américaines que le Mexique, premier partenaire commercial avec lequel les États-Unis partagent 3 000 km de frontière. Chaque année, des milliers de migrants latino-américains traversent la frontière mexicaine à la recherche d’une vie meilleure, et leur sort dépend des décisions migratoires américaines.
Depuis plus d’un an, l’administration Biden a mis en place un protocole qui oblige les migrants à attendre des mois avant d’avoir la possibilité de traverser la frontière légalement. Et cette attente est difficile, car le Mexique n’est pas accueillant : beaucoup survivent dans des conditions précaires sous les tentes et les bâches de la place Giordano Bruno à Mexico. Sur place, l’inquiétude de voir Donald Trump revenir au pouvoir est palpable, car l’inimitié du républicain envers les Latino-Américains est bien connue. Sa présidence a provoqué une véritable régression pour les droits des migrants.
Pour autant, s’il s’est montré moins virulent, Joe Biden n’a pas sensiblement modifié sa politique migratoire. Il a même décidé début juin de limiter les demandes d’asile à 2.500 par jour. Des restrictions qui ont déçu les ONG humanitaires. «Bien sûr, sous l’ère Trump, la situation était bien pire, car il y avait beaucoup plus d’expulsions et beaucoup plus d’informations négatives dans la presse. Mais si les dirigeants et leurs discours ont changé, nous « n’avons pas constaté de changement clair sur le terrain », affirme Adriana Palomares, chef de mission de Médecins Sans Frontières au Mexique.
Sur place, il semble donc clair que la politique migratoire américaine ne changera que lorsque l’opinion publique évoluera sur cette question. Ce qui ne semble pas être le cas pour le moment.
