Soutien à la Journée de Jérusalem : les communautés mises au défi

Soutien à la Journée de Jérusalem : les communautés mises au défi
Soutien à la Journée de Jérusalem : les communautés mises au défi

Depuis près de 50 ans – c’est le numéro 47e édition -, le Centre culturel juif Simone-Veil organise la « Journée de Jérusalem », soutenu d’emblée par Georges Frêche, alors maire de Montpellier. Un soutien devenu une tradition, malgré les appels répétés d’un collectif d’associations* qui dénoncent le soutien des collectivités (Mairie mais aussi Région et Département) à un événement célébrant « Jérusalem, capitale éternelle d’Israël ».

« Il ne s’agit pas d’une simple manifestation culturelle, mais d’un événement hautement politique visant à célébrer l’annexion et la colonisation illégales de Jérusalem-Est, ignorant le droit international sur cette question (annexion illégale déclarée nulle et non avenue par les résolutions 476 et 478 du Conseil de sécurité de l’ONU) »indique la lettre ouverte* adressée au maire de Montpellier Michaël Delafosse, à la présidente de la Région Carole Delga et au conseiller régional et sénateur Hussein Bourgi.

Les logos de 3 communautés

Chaque année en effet, le maire de Montpellier et le conseiller régional** sont présents à cette journée. La mairie,
la Région ainsi que le Département de l’Hérault apposent également leurs logos sur la plaquette de l’événement. La Ville met également à disposition le quartier de Grammont, mais cela n’est pas gratuit, précise la collectivité. « Ce centre communautaire a le droit de s’exprimer. Ce n’est pas ce qui est en jeu. Ce qui est en jeu, c’est le soutien manifesté par les communautés locales. », estime Odile Kadoura, présidente de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) de l’Hérault. « Nous déplorons particulièrement la présence de représentants de ces communautés sur la tribune, tandis que les élus, qui représentent la République, devraient parler de la même voix que la France, qui a des positions très claires. Comme tous les pays de l’ONU, à l’exception des États-Unis, son ambassade est à Tel Aviv et elle n’admet aucune souveraineté sur Jérusalem jusqu’à ce qu’il y ait un accord entre les deux parties. » « La France reconnaît l’importance des résolutions de l’ONU et s’y engage. Par conséquent, les autorités locales se mettent en porte-à-faux avec leur propre État. »estime Jean-Jacques Gandini, de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de Montpellier.

Interrogée sur le programme de cette journée, Odile Kadoura cite un exemple : « Un texte intitulé Amalek ou l’ennemi héréditaire. Amalek est une référence biblique utilisée par les colons israéliens pour désigner les Palestiniens, assimilés au « peuple des ténèbres ». Cette référence a été reprise par des personnalités du gouvernement israélien et des soldats sur le terrain à Gaza. », assurer le président de l’AFPS. Ailleurs, elle distribue un tract de l’association Sar-El, présenté chaque année à l’occasion de la Journée de Jérusalem, proposant aux jeunes et aux adultes de partir en voyage de volontariat civil dans une base de Tsahal pendant l’été. .

« Mettre fin à ce support »

La plaquette de présentation de la journée se termine par une pleine page de la Région Occitanie qui met en avant son engagement « dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ». « Nous ne contestons absolument pas que la Région soit engagée dans la lutte contre l’antisémitisme, c’est une évidence. Mais pourquoi apparaître là, avec d’autres propos à caractère haineux ? ? », demande Odile Kadoura.

Dans leur lettre ouverte, les associations rappellent le contexte inédit dans lequel se déroule cette édition 2024. Depuis 7 mois, le gouvernement Netanyahu s’est engagé dans une offensive militaire dans la bande de Gaza que la Cour pénale internationale reconnaît comme un génocide plausible contre la population de Gaza (ordonnance du 24 janvier 2024). » Ils demandent donc, plus que jamais, aux communautés concernées « mettre fin à ce soutien aux personnes qui défendent inconditionnellement le gouvernement d’Israël et sa politique ».

Sur demande, la Ville nous a informés que « Le planning de Michaël Delafosse ne lui permettrait pas d’être présent [à la journée de Jérusalem, Ndlr] Cette année ». Sans toutefois prendre position sur la question du soutien à cette journée en lien avec le droit international.

Le maire de Montpellier a néanmoins récemment publié sur son compte ), le message suivant : « Montpellier œuvre au dialogue. Elle est jumelée avec Bethléem et Tibériade, elle souhaite le dialogue et la paix. Nous exigeons sans relâche la libération des otages détenus par le Hamas et un cessez-le-feu à Gaza. Montpellier œuvre pour le dialogue, le respect et la paix. »

*Sont signataires : Acat, AFPS 34, Friends of Sabeel, ATMF, CCFD Terre solidaire, LDH Montpellier, Mrap Montpellier, Mouvement de la Paix.

** Contacté, Hussein Bourgi, qui représente habituellement la Région à la manifestation,
n’a pas souhaité nous répondre.

 
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