quelle est la réalité des échanges commerciaux entre la et le Mercosur ?

quelle est la réalité des échanges commerciaux entre la et le Mercosur ?
quelle est la réalité des échanges commerciaux entre la France et le Mercosur ?

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et une partie de l’Amérique du Sud, appelée Mercosur, entend renforcer les relations commerciales entre les deux continents. Une perspective dénoncée par les agriculteurs français. Le président du syndicat majoritaire agricole FNSEA a annoncé de nouvelles actions mercredi 20 novembre 2024 « Mardi, mercredi et jeudi » suivant “par terre”après les premières mobilisations en début de semaine.

Mais les relations commerciales entre les marchés européens et sud-américains sont déjà nombreuses. Quels produits sont échangés ? Pour quels bénéfices pour la ? Chiffres à l’appui, nous faisons le point sur l’état actuel des échanges commerciaux entre les deux blocs.

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Le Mercosur, premier fournisseur agroalimentaire hors Europe

Le Mercosur, qui est l’abréviation de « marché commun du sud », regroupe cinq pays d’Amérique du Sud : le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et, depuis 2023, la Bolivie, non concernés par le traité actuel.

En 2023, l’Union européenne estimait les importations agricoles en provenance du Brésil, de l’Argentine, de l’Uruguay et du Paraguay à 18,4 milliards d’euros (hors tabac et sel). Ces quatre pays représentent, en valeur, 13 % des importations des Vingt-Sept. À lui seul, le Brésil est le deuxième pays d’origine des importations agricoles de l’UE, après le Royaume-Uni.

Si l’accord de libre-échange était adopté, il permettrait aux pays du Mercosur de vendre plus facilement de la viande, du sucre, du riz, du miel, du soja à l’Europe, etc. En revanche, l’UE exporterait ses voitures, ses machines, ses produits pharmaceutiques. … D’où le surnom fréquent de « viande pour voitures » attaché à cet accord.

Concernant plus particulièrement l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, si les importations en provenance de la région ne représentent que 6 % de l’ensemble des importations agroalimentaires de la France, le continent se positionne bien comme le premier fournisseur derrière nos voisins européens. Le chiffre est révélé par Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture.

A noter que ces 6% regroupent tous les pays de la région, du Mexique à l’Argentine. Et dont le Mercosur représente une part importante.

La France, elle « importe 20 % de votre nourriture » provenant de pays étrangers. Ces importations alimentaires ont doublé, en valeur, depuis 2000, selon le rapport du Haut Conseil pour le climat rendu public en janvier dernier.

En 2022, les importations de produits agroalimentaires atteindront un niveau record, à 73,8 milliards d’euros. Ils augmentent de 12 milliards par rapport à 2021 dans un contexte de tensions inflationnistes marquées, toujours selon Agreste.

Le pétrole, produit le plus importé

Si on regarde produit par produit, voici à quoi cela ressemble. Pour le Brésil, l’Argentine et le Paraguay, les huiles représentent le produit le plus importé par la France, selon les données des douanes françaises. Viennent ensuite les hydrocarbures brésiliens, les fruits et légumes argentins et les produits de l’élevage des trois pays.

En Uruguay, la France achète plutôt sa pâte à papier, destinée à la fabrication de papier et carton.

Exporter plus qu’importer

La balance commerciale reste favorable à la France. En 2023, l’ensemble des exportations françaises vers les quatre pays du Mercosur représentaient un montant de six milliards d’euros, contre quatre milliards d’importations, selon les données d’Eurostat. Ce qui est plutôt logique, quand on regarde la différence de valeurs entre les produits importés et exportés.

Toutefois, l’écart entre exportations et importations s’est réduit depuis 2015.

Les produits exportés varient selon les pays

A l’export, le Brésil et l’Argentine sont respectivement les 27e et 59e clients de la France, selon le ministère de l’Économie.

Les produits exportés varient. La France fournit au Brésil davantage de produits dans le domaine de la construction aéronautique et spatiale. En Argentine, ce sont les produits pharmaceutiques français qui attirent le plus le pays.

Le Paraguay et l’Uruguay, quant à eux, importent principalement des parfums et des produits cosmétiques français, suivis par des équipements automobiles.

Concernant leur évolution, les exportations françaises vers le Brésil ont augmenté de 8% en 2023, pour atteindre 4,4 milliards d’euros. Un montant record de 4,8 milliards d’euros a été enregistré en 2015.

En Argentine, la dynamique a connu davantage de variations, liées à la situation du pays. Entre 2009 et 2015, les exportations ont connu une nette augmentation, suivie d’un fort ralentissement. Grâce à la reprise économique, en 2021 et 2022, le commerce bilatéral a connu un très fort rebond. Mais la dynamique s’est arrêtée en 2023 et les exportations n’ont que légèrement augmenté dans un contexte économique particulièrement dégradé du pays.

Qu’est-ce que l’accord va changer par rapport à la situation actuelle ?

Depuis plusieurs années, les agriculteurs français dénoncent la menace d’une arrivée massive de produits alimentaires du Mercosur sur le marché français.

Concrètement, avec cet accord, l’UE autorisera l’entrée sur son marché de “99 000 tonnes de viande bovine, soumises à un droit de douane de 7,5%”peut-on lire dans le texte de l’accord. Cela représente 1,2 % de la consommation totale de viande bovine en Europe. A cela s’ajoute un quota d’importation de 180 000 tonnes de volailles, exonérées de droits de douane. Ces volumes seront introduits progressivement au cours des 5 années suivant l’entrée en vigueur de l’accord.

Par ailleurs, l’accord prévoit également l’importation de 45 000 tonnes de miel, 60 000 tonnes de riz et 180 000 tonnes de sucre, le tout sans droits de douane.

En visite en Argentine dimanche 17 novembre, Emmanuel Macron a affirmé que la France “ne signera pas tel quel” l’accord du Mercosur. Un débat à l’Assemblée nationale sur le sujet aura lieu mardi 26 novembre.

 
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