quatre ans après le meurtre de l’infirmière Élodie Multon, l’heure du procès est arrivée

quatre ans après le meurtre de l’infirmière Élodie Multon, l’heure du procès est arrivée
quatre ans après le meurtre de l’infirmière Élodie Multon, l’heure du procès est arrivée

Jeudi 13 février 2020. Une infirmière de 30 ans, Élodie Multon, a été poignardée au ventre, sur le parking du centre de psychothérapie de Thouars. Joachim, 20 ans, patient de l’établissement est interpellé. La mère de deux enfants a succombé à ses blessures quelques heures plus tard. Un drame absolu qui, au-delà de l’immense émotion qu’il suscite dans le Thouarsais et plus particulièrement à Saint-Martin-de-Sanzay où résidait la victime, a bouleversé le monde de la psychiatrie.

La question de sa responsabilité pénale à l’époque des faits fera évidemment partie des débats

Me Marilou Séval, avocate de l’accusé

Cela a pris du temps, mais l’heure du procès est enfin arrivée. Plus de quatre ans plus tard, du 3 au 5 juillet, la cour d’assises des Deux-Sèvres se penchera sur les circonstances de cet acte, que la justice a toujours considéré comme prémédité. L’accusé est en effet jugé pour l’assassinat d’Élodie Multon et la tentative d’assassinat de sa collègue, présente avec elle au moment des faits.

Trois jours de débats durant lesquels sera décryptée la personnalité complexe de l’accusé, lui qui avait été diagnostiqué psychotique et qui enchaînait les séjours en psychiatrie depuis son enfance. “La question de sa responsabilité pénale à l’époque des faits fera évidemment partie des débats”, a déclaré son avocat, Me Marilou Séval, qui le défendra aux côtés de Msont Victoire Sirol et Marine Tomasini.

En détention provisoire au centre pénitentiaire de Gradignan (Gironde) depuis plus de quatre ans, le jeune homme, aujourd’hui âgé de 24 ans “est affligé à l’approche d’un procès qu’il attend depuis longtemps”, » a simplement souligné son avocat.

Du côté de la partie civile, la famille d’Élodie Multon, à commencer par son mari et ses enfants, sera représentée par Me Lee Takhedmit. Le conseil national de l’Ordre des infirmières a également choisi d’être partie au procès, défendu par Me Olivier Smallwood. Finalement, l’autre infirmière, présente sur le parking à côté de sa collègue poignardée, aura Me Pauline Bossand. « Elle est encore très malade aujourd’hui, elle est rongée par la culpabilité d’être en vie alors que sa collègue n’est plus en vie. Mais à part ça, elle connaît ce monde de la psychiatrie et tient un discours digne et très mesuré envers l’accusé dont elle connaît la pathologie. »

Les débats seront animés par Anne Haye, présidente du tribunal, entourée de deux juges et de six jurés citoyens.

Une onde de choc en psychiatrie

Le meurtre d’Élodie Multon, tuée dans l’exercice de ses fonctions d’infirmière dans un centre psychiatrique, de plus par un patient qu’elle suivait, a fait l’effet d’une onde de choc dans un milieu déjà sensible.

Une fois passé le temps de la réflexion, les professionnels de santé n’ont pas tardé à dénoncer le manque de moyens alloués aux établissements psychiatriques, certains allant même jusqu’à affirmer que le drame de Thouars résultait d’un essoufflement du système. . Le centre de psychothérapie de Thouars, antenne du centre hospitalier Nord-Deux-Sèvres, a également été fermé plusieurs mois à la suite du drame. « Le bouleversement a été tel que des médecins de Poitiers ont décidé de venir prêter main forte à Thouars en assurant des gardes »se souvient Frédéric Michel, journaliste de Le NR basé à Thouars.

De plus, pour Me Pauline Bossant qui défend l’une des victimes, le procès qui débute le 3 juillet “doit être aussi celui de l’hôpital public”.

Malgré l’impact de l’affaire, la déception fut dans les jours qui suivirent les événements puisque la ministre de la Santé de l’époque, Agnès Buzyn, ne se déplaçait pas à Thouars en raison de l’affaire Benjamin Griveaux, qu’elle avait remplacé dans la course à la mairie de Paris. Son successeur, Olivier Véran, n’est venu qu’un an plus tard, mais en catimini dans la famille d’Élodie Multon, alors qu’il était attendu pour des annonces à l’hôpital de Thouars. “Ça a été une très mauvaise expérience, les gens ici ont vraiment ressenti une forme de mépris de la part de Paris”, raconte Frédéric Michel, qui a vécu l’affaire de près.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Des renforts pour lutter contre les incendies menaçant les chutes Churchill
NEXT Vivez en LIVE la Fête de la Musique sur France 2 et France Bleu à Reims samedi 22 juin