Benta Lyon en lice pour reprendre le leader français des médicaments génériques Biogaran

Benta Lyon en lice pour reprendre le leader français des médicaments génériques Biogaran
Benta Lyon en lice pour reprendre le leader français des médicaments génériques Biogaran

Le laboratoire pharmaceutique et sous-traitant Benta Lyon (120 salariés, 24 millions d’euros de chiffre d’affaires prévu en 2024) a déposé le 14 juin une offre d’environ 850 millions d’euros pour l’acquisition du leader français des médicaments génériques Biogaran, dont il est… sous-traitant. L’entreprise, spécialisée dans la production de médicaments génériques pour le compte de tiers, est en effet l’un des sous-traitants de Biogaran, notamment pour les comprimés et les pâtes.

L’investissement serait financé pour un tiers par un fonds d’investissement minoritaire européen et par des emprunts bancaires pour le reste. Biogaran (750 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023) est une filiale du groupe Servier.

Seul candidat sur le sol français

Benta Lyon est la seule entreprise implantée en France parmi 4 candidats en lice, parmi lesquels les laboratoires pharmaceutiques indiens Torrent Pharmaceuticals et Aurobindo Pharma ainsi que le fonds d’investissement britannique BC Partners. Cette dernière serait engagée en discussions avancées avec Bpifrance pour présenter une offre publique de rachat commune.

Face à un risque de délocalisation de la production, l’exécutif français s’est réservé la possibilité d’activer la procédure de contrôle des investissements étrangers en France en cas d’un éventuel rachat de Biogaran par un acteur étranger. Les enjeux en termes de souveraineté sanitaire sont importants car une boîte de médicaments sur huit est vendue sous marque générique en pharmacie. Parmi les conditions du gouvernement figurerait le maintien du siège social de Biogaran en France.

Médicaments essentiels

Pour rappel, Benta Lyon appartient à la holding française Benta SAS, elle-même détenue par l’homme d’affaires libanais Bernard Tannoury. L’entreprise s’est implantée en France en 2020 en reprenant auprès du tribunal de commerce le site Famar à Saint-Genis-Laval près de Lyon. A l’époque, l’opération était jugée risquée par les observateurs. Cependant, sa stratégie centrée sur la souveraineté sanitaire lui a permis de bénéficier du plan France Relance 2030 pour la relocalisation de 6 médicaments. Et en avril dernier, elle a obtenu l’autorisation de mise sur le marché pour produire du paracétamol. Les génériques représentent à ce jour 30 % de son activité. L’entreprise compte parmi ses clients les laboratoires Sanofi, Delbert et les laboratoires américains Procter and Gamble.

Mais l’offre impliquant un niveau d’endettement élevé d’une entreprise qui a réalisé moins de 12 millions de chiffre d’affaires en 2023 – et des pertes – sera-t-elle considérée comme crédible ? Reste également à savoir si dans un contexte politique incertain, les laboratoires Servier maintiendront ou non la vente de leur filiale…

 
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