Son parcours meurtrier se termine ici, mais l’enquête ne fait que commencer. Présenté ce vendredi 15 novembre devant le juge d’instruction, Lévis E., tristement surnommé le « tueur de parpaings », a été immédiatement mis en examen « pour tentative de meurtre » pour le meurtre d’un SDF à Lyon (Rhône). Parquet d’Évry. Il a été placé en détention préventive.
Agé de 32 ans, cet homme de nationalité camerounaise, soumis à l’obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été interpellé à la gare de Toulon (Var), mardi 12 novembre, après l’agression d’un homme de 26 ans à bord d’un former. Soupçonné d’avoir tué un SDF à Lyon avec un bloc de béton, mais aussi de plusieurs tentatives de meurtres à Évry-Courcouronnes (Essonne), Dijon (Côte-d’Or), Strasbourg (Bas-Rhin) et Rotterdam aux Pays-Bas, il a été été en détention.
Si l’homme fait l’objet de soupçons, c’est parce que toutes ces attaques ont été menées avec un “modus operandi” similaire.
Deux mandats d’arrêt
Depuis le 12 novembre, Lévis E. faisait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par un juge d’instruction d’Évry, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour “tentative de meurtre”, après une grave agression survenue à Évry-Courcouronnes (Essonne), le 23 octobre.
Selon nos informations, cette nuit-là, vers 3h30 du matin, un sans-abri d’une cinquantaine d’années blessé à la tête a été retrouvé sur la place de la gare. La victime a été hospitalisée avec un pronostic vital engagé. Les médecins lui ont déclaré une incapacité totale de travail pendant 45 jours. Dans ce cas également, la vidéosurveillance a filmé les événements.
Mais devant le tribunal d’Évry quelques mois plus tôt, un autre mandat d’arrêt avait déjà été émis contre Lévis E. par un juge d’instruction de Dijon. L’homme était soupçonné d’être l’auteur de l’agression contre une infirmière de 42 ans, le 24 juillet, qui avait reçu un ou plusieurs coups de pierre à la tête.
Images du meurtre de Lyon
Un mode opératoire similaire avec le meurtre d’un SDF de nationalité moldave, tué après avoir été heurté par un bloc de béton à Lyon (Rhône), dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 novembre. La victime a été retrouvée morte le lendemain matin, sous un porche, près de la place Carnot, avec une large blessure à la tête. Un bloc de béton ensanglanté a été découvert à côté de lui.
Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour “assassinat” et l’analyse de la vidéosurveillance montre qu’une personne l’a frappé à la tête. Des analyses, notamment ADN, ont été réalisées pour vérifier si Lévis E. est bien l’auteur du meurtre, a indiqué le procureur de Lyon, Thierry Dran.
“Aucun lien objectif” pour l’attentat de Strasbourg
Levis E. est également soupçonné par la police néerlandaise d’être impliqué dans la « tentative de meurtre » d’un sans-abri de 37 ans, le 5 novembre près du vieux port de Rotterdam.
Dans un avis de recherche, publié sur Internet après l’attaque qui a plongé la victime dans le coma, la police néerlandaise a publié l’image d’un homme noir, portant des vêtements sombres et des chaussures à lacets orange. Dans une vidéo prise par une caméra de surveillance et publiée en ligne, on le voit portant sur la tête une sorte d’assiette qu’il lance ensuite vers un homme allongé au sol. Selon la police néerlandaise, le suspect a ensuite été repéré à bord d’un train international à destination de la Belgique.
Enfin, une ultime attaque intéresse les enquêteurs. Le 31 octobre, un SDF de 60 ans a été tabassé dans le centre-ville de Strasbourg. La victime, un homme de 60 ans, a été initialement hospitalisée avec un pronostic vital engagé, mais ses jours ne sont plus en danger, a indiqué le procureur Alexandre Chevrier dans un communiqué. Des investigations sont en cours pour “établir un lien avec la personne interpellée” à Toulon mais “en l’état actuel de l’enquête il n’y a aucun lien objectif et toute conclusion est prématurée”, a-t-il ajouté.