Fadela, la cinquantaine, est portée disparue depuis le 4 novembre et une fête de plusieurs jours dans la commune de Biert en Ariège. Un suspect, un ancien militaire, est mis en examen pour meurtre et écroué, sans que le corps du quinquagénaire ne soit retrouvé.
Une grange fermée avec le mot « homicide » écrit sur un carton, et autour, quelques caravanes. Un site isolé, habitué à accueillir des soirées privées et des rave parties dans les bois, sur la commune de Biert en Ariège. C’est ici que nous avons vu pour la dernière fois Fadela, dite « Fafa », 50 ans, originaire de Castres dans le Tarn et vivant depuis peu avec son mari au hameau d’Eycherboul, dans la commune voisine de Massat. Elle a participé à une fête qui a duré au moins deux jours et a rassemblé quelque 80 personnes, entre musique non-stop, alcool et drogue, jusqu’au lundi 4 novembre où Fadela a disparu.
C’est son compagnon qui a tiré la sonnette d’alarme, jeudi 7 novembre.
Un ami marginal, ancien militaire
Les recherches entreprises ont d’abord porté sur un accident, ou une fugue, mais lundi 11 novembre, l’enquête s’est orientée vers la piste criminelle avec plusieurs faits concordants pointant vers François P., un ancien chasseur alpin d’une quarantaine d’années vivant en autruche. dans une cabane près de Biert, inconnue de la justice et qualifiée de « très sympathique » et « sans incident » par les villageois et autres témoins. Il vit séparé de sa femme et de son fils de 16 ans, qui habitent tous deux près de Saint-Girons. François P. connaissait Fadela et participait à la fête, mais selon son avocat Me Guy Dedieu, « ce sont deux amis, ni plus, ni moins ».
Enregistrement audio d’une dispute
Ces faits qui ont permis d’identifier l’ancien militaire aux enquêteurs consistent en un témoignage d’une connaissance de « Fafa » disant qu’elle se sentait menacée, révèle La Dépêche du Midi. Mais surtout, un enregistrement audio sur lequel Fadela se dispute avec quelqu’un, visiblement un homme. A ce moment, le quinquagénaire a téléphoné à un proche pour qu’il entende la dispute dont les causes restent floues, mais ces indices auraient suffi à la juge d’instruction Inès Gharbi de la chambre criminelle du tribunal judiciaire de Toulouse. de mettre en examen François P. pour meurtre et de le placer en détention à la maison d’arrêt de Foix.
Il nie tout
« Mon client comprend les enjeux de cette procédure et n’est pas surpris qu’on lui demande des comptes, mais il se dit innocent », insiste son avocat. S’il est (peut-être) le dernier à avoir vu Fadela, il ne reconnaît pas formellement être la personne avec qui le quinquagénaire s’est disputé. D’après M.e Guy Dedieu, son client « n’avait aucune raison de vouloir attenter à la vie de cette femme ».
Recherches, interrogatoires, une course contre la montre
Il n’en reste pas moins que les recherches des gendarmes pour retrouver Fadela ou son corps (puisqu’il y a une mise en examen pour meurtre) sont toujours au point mort, malgré les moyens déployés sur une zone vaste et difficile d’accès. Retrouver sa trace est indispensable pour faire avancer l’enquête mais l’arrivée de la neige dans les Pyrénées dans les prochains jours pourrait compliquer la tâche.
Quant aux nombreux interrogatoires, ils se poursuivent toujours, tandis que plusieurs analyses constatées sur le lieu présumé de l’homicide sont attendues par les enquêteurs de la section de recherche de Toulouse.