Répondant à une demande des principaux syndicats de producteurs, l’industriel est parvenu à un accord sur une partie de la rémunération des producteurs, en amont des négociations avec les enseignes de distribution.
Désormais en pole position dans les négociations avec la grande distribution, le groupe laitier Lactalis (Président, Lactel, Bridel) et Unell, organisation représentative des éleveurs, ont annoncé vendredi 15 novembre s’être mis d’accord sur une partie du prix du lait acheté par l’industriel. Ces derniers peuvent donc entamer des négociations avec la grande distribution. « Cet accord permettra à Lactalis France d’entamer dans les plus brefs délais des négociations commerciales au niveau national avec la grande distribution »» écrivent dans un communiqué le premier groupe agroalimentaire français et l’organisme regroupant la majorité des éleveurs qui produisent le lait pour ses fromages et yaourts.
Ils expliquent avoir “Acte (…) une nouvelle revalorisation des matières premières agricoles”+10 euros par 1000 litres, dans le cadre de la formule de calcul déterminant le prix payé aux éleveurs. Cette hausse ne concerne qu’une partie des débouchés industriels, indépendants des prix mondiaux : les produits de grande consommation (PGC) France, autrement dit les produits Lactalis vendus en magasin en France. « Cette décision aura un impact positif sur la rémunération des producteurs »ajoutent Unell et Lactalis, sans donner d’estimation du prix final pour l’éleveur, qui dépend de la valeur accordée à la production agricole mais aussi des prix auxquels Lactalis exportera ses produits.
Sauvegarder la rémunération des producteurs
Cette communication intervient quelques jours avant une mobilisation nationale des syndicats agricoles FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et JA (Jeunes agriculteurs). Ces derniers réclament depuis plusieurs mois que les industriels du lait s’entendent avec les producteurs sur un prix d’achat, avant d’entamer une bataille avec les enseignes de la grande distribution sur les prix des produits finis. Chaque année, les négociations commerciales annuelles bousculent l’écosystème agroalimentaire pendant plusieurs mois. Les agriculteurs refusent que la volonté des grands détaillants de payer le moins possible ait un impact sur leurs revenus.
En début de semaine, soucieux d’afficher son soutien au monde agricole, le distributeur alimentaire français Les Mousquetaires/Intermarché a affirmé qu’il n’engagerait aucune négociation avec les industriels du lait. “tant qu’il n’y a pas d’accord” avec les producteurs de lait “ne sera pas conclu”. Lactalis a également annoncé fin septembre qu’elle allait réduire sa collecte de lait en France, et donc bientôt se séparer d’environ 300 fournisseurs, dans le but de mieux payer chaque tonne de lait. En tant que syndicat regroupant plusieurs organisations de producteurs rassemblées par Lactalis, Unell a mandaté un cabinet pour rechercher de nouveaux débouchés pour les éleveurs concernés.