A N’Djamena, la France finance un projet mondial de lutte contre les inondations à hauteur de 984 millions de francs CFA. La cérémonie de lancement, qui s’est tenue le 17 avril, a réuni le représentant de l’Ambassadeur de France, les autorités municipales, les équipes de la Croix-Rouge française et de la Croix-Rouge tchadienne et les associations locales.
Qui a oublié ces images douloureuses de quartiers sous les eaux, de maisons emportées, de jardins ravagés par les eaux qui avaient envahi une partie des quartiers de la capitale en 2022 ?
Les secours tchadiens sont alors pleinement mobilisés, bénéficiant du soutien des militaires français de la base de Kosseï et d’une équipe de la Sécurité Civile venue expressément de France pour venir en aide aux 180 000 foyers sinistrés. Une fois les eaux revenues à leur niveau normal, il fallut réparer les dégâts, reconstruire ce qui avait été détruit, mais aussi étudier de meilleures réponses face à la menace d’inondation qui menace chaque année. C’est pourquoi la France, à travers l’Agence française de développement (AFD), a financé un atelier de réflexion stratégique chargé de produire des recommandations. De ce travail est né un véritable projet de gestion des risques de catastrophe dans le cadre duquel la mairie de N’Djamena a exprimé concrètement ses besoins. Une fois ces besoins évalués, c’est encore l’AFD qui a mobilisé des fonds pour financer ce grand projet.
Le financement français de ce projet s’élève à 1,5 million d’euros (près de 984 millions de francs CFA). La maîtrise d’œuvre du projet sera assurée par la Croix-Rouge française, dont l’expérience en matière de gestion des risques et catastrophes et de la santé est reconnue mondialement, qui s’appuiera sur la Croix-Rouge tchadienne pour la mise en œuvre du projet.
L’objectif général du projet est d’améliorer la gestion des risques d’inondation et de renforcer tant les infrastructures que les populations des quartiers face aux risques d’inondation. Il repose essentiellement sur la création d’un service communal de gestion des risques d’inondation (SGRI) au sein de la Direction de la Protection Civile de la Mairie, capable d’activer une cellule de crise, dès qu’un risque d’inondation est détecté.
Le projet comprend la création d’un plan communal de sauvegarde, permettant de répondre aux sinistres en mobilisant tous les acteurs de la Mairie impliqués dans la gestion des inondations. Mais le projet ne s’arrête pas là : il prévoit un volet formation au profit des membres de 10 associations locales et de 4 équipes d’intervention communautaire. Ils seront formés à l’élaboration de plans communautaires de réduction des risques d’inondation, puis les créeront et les mettront en œuvre au niveau des quartiers avec le soutien de la population. Tous les équipements leur permettant d’intervenir leur seront également fournis. Enfin, seront formés et équipés 50 volontaires de la Croix-Rouge tchadienne, très mobilisée dans la gestion des crises et des inondations, présente dans les 10 quartiers de la capitale, et qui joue un rôle d’auxiliaire des pouvoirs publics en cas d’urgence. de crise.
Ainsi, plus de 80 000 habitants de la capitale, principalement dans les quartiers sud très exposés (Walia, 9e arrondissement), seront mieux protégés contre les risques d’inondations.
Le lancement officiel du projet a eu lieu le 17 avril 2024, en présence du représentant de l’Ambassadeur de France, des autorités municipales, des représentants de la Croix-Rouge et des associations.
