Face à la résurgence soudaine de plans sociaux d’envergure, le Premier ministre souhaite coordonner l’action de tous les ministres concernés pour accompagner au mieux les salariés.
Michelin, Auchan, Valeo, Vencorex ou encore Arkema : les fermetures de sites et autres plans de réorganisation, qui laissent à chaque fois dans le pétrin des centaines, voire des milliers de salariés, se sont multipliés ces dernières semaines en France. De quoi créer une vague d’inquiétude chez les Français, qui craignent une nouvelle fois le spectre du chômage. Peur que Michel Barnier ne veut pas laisser s’installer.
“Je sais, pour avoir longtemps été élu local, combien chaque restructuration, chaque faillite d’entreprise est un drame pour tant de familles, pour toute une région”, assure le Premier ministre dans un entretien à Ouest-France jeudi. Alors, face à la crainte d’un effondrement de l’industrie française, il entend agir avec son gouvernement, « particulièrement mobilisé sur cette priorité ».
“Nous mettons en place une ‘task force’ entre tous les ministres concernés (Travail, Industrie, Finances, Budget, etc.) pour apporter des réponses rapides à chaque situation particulière.”
Objectif de cette « task force » : « Accompagner et dialoguer avec les entreprises, veiller à ce qu’elles trouvent des solutions de reconversion pour leurs salariés (…) et rechercher des repreneurs pour les sites, chaque fois que cela est possible », explique Michel Barnier.
Contrôle général des aides publiques versées aux entreprises
Le cas le plus symptomatique est sans doute celui de Michelin. Le géant français du pneumatique a annoncé la fermeture de ses usines de Cholet et de Vannes, avec 1 200 emplois en jeu. Une décision qui a provoqué une vive réaction de la part des syndicats, avec des grèves sur plusieurs sites, et jusqu’au niveau national, le sujet devenant politique. La plupart des forces politiques ont notamment exigé de savoir comment Michelin a géré l’argent public reçu pour finir par fermer des usines.
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Pour y répondre, le gouvernement a demandé un audit des aides accordées à Michelin. « Un audit n’est pas une conviction », rappelle d’abord Michel Barnier, toujours dans Ouest-France. “Commençons par examiner si l’objectif contractuel au moment de l’attribution de l’argent a été atteint ou non.” Et le groupe Michelin n’est pas le seul concerné.
“Nous sommes en train de demander à toutes les entreprises qui ont reçu de l’argent public ces dernières années, notamment pour surmonter la crise du Covid et des énergies coûteuses, de nous dire ce qu’elles en ont fait.”
Le Premier ministre entretient une confiance a priori dans les entreprises. “Je pense qu’ils l’ont généralement bien utilisé, montrons-le, en toute transparence, pour qu’il n’y ait aucun soupçon à ce sujet.” En cas de détournement de l’argent public, le gouvernement a déjà annoncé qu’il ne demanderait pas le remboursement des aides.