Les enjeux sportifs de cette rencontre en banlieue parisienne qui comptent pour la Ligue des Nations sont largement éclipsés par le contexte géopolitique. “Nous ne céderons pas à l’antisémitisme”, a assuré le président Emmanuel Macron sur BFMTV avant le début de la réunion prévue à 20h45, à laquelle il participera en tribunes. Le président de la République s’est entretenu jeudi au téléphone avec le président israélien Isaac Herzog et son Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le chef de l’Etat français “a demandé que le match se déroule dans un esprit de respect et de solidarité, dans le respect des valeurs du sport”. Il a assuré ses interlocuteurs de “la mobilisation de la France pour assurer le bon déroulement” de la soirée.
« La France restera intraitable envers l’antisémitisme, partout où il se manifeste », a conclu Emmanuel Macron.
Au total, 4 000 policiers et gendarmes étaient déployés autour et, rarement, au stade Saint-Denis, ainsi que dans les transports en commun et dans tout Paris.
L’enceinte Saint-Denis (80 000 places) paraîtra un peu vide puisque seuls 12 000 à 25 000 spectateurs sont attendus.
Seuls les drapeaux français et israéliens seront autorisés dans le stade, tandis que les banderoles palestiniennes et les « messages politiques » seront interdits, a précisé Laurent Nuñez. Les craintes de dérives se sont renforcées après les graves incidents qui ont suivi le match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, dans la nuit du 7 au 8 novembre à Amsterdam. Les partisans israéliens ont été pourchassés et battus dans les rues de la capitale néerlandaise, attaques qui ont fait entre 20 et 30 blessés et suscité l’indignation dans de nombreuses capitales occidentales. Avant le match, les supporters du Maccabi ont scandé des chants anti-arabes et ont brûlé un drapeau palestinien sur la place centrale du Dam.
Les autorités françaises ont catégoriquement exclu d’abandonner le match, ou de le transférer comme l’a fait la Belgique en septembre. Israël a exhorté dimanche ses supporters à éviter de se rendre au Stade de France.
La bagarre a éclaté dans un coin du Stade de France
Des heurts ont éclaté à la Curva Nord au-dessus des Irrésistibles, le groupe de supporters des Bleus, rapporte BFM TV jeudi soir. Le match durait depuis 12 minutes lorsqu’un mouvement de foule a été observé. Une cinquantaine de personnes sont impliquées. Les stadiers sont intervenus pour tenter de rétablir le calme et former un cordon. Les CRS sont prêts à intervenir.
Emmanuel Macron présent en compagnie de deux anciens présidents
Le président de la République est présent au Stade de France pour ce match France-Israël. Il est accompagné des deux anciens présidents, François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi que du Premier ministre Michel Barnier.
L’hymne israélien sifflait doucement
La présentation de la composition de l’équipe et l’hymne israélien ont été légèrement hués par le public pendant quelques secondes, mais sans plus. La faible affluence en soirée aide, alors que plusieurs centaines de supporters israéliens sont présents dans les tribunes.
Capitaine Kanté
Au rayon football, Didier Deschamps a confié le rôle de capitaine des Bleus à Ngolo Kanté, milieu de terrain. Le coach des Bleus déploie une attaque jeune avec Olisé, Kolo-Muani et Barcola
Une manifestation contre « l’impunité d’Israël » à Saint-Denis
A Saint-Denis, sur la place du Front Populaire, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir pour dénoncer la tenue de ce match, a constaté un journaliste de l’AFP. « Notre objectif est de dénoncer l’impunité d’Israël […]. Nous ne croyons pas pouvoir jouer pacifiquement sur un terrain de football, d’une part, et continuer à bombarder, de l’autre », a dénoncé au micro Neva Bekhtari, du collectif Urgence Palestine.
Sécurité maximale pour les bus israéliens
Emmenées par une association de défense de la communauté juive, plus de 600 personnes se sont rendues au stade en début de soirée jeudi à bord d’une dizaine de bus loués et placés sous sécurité policière maximale. “Nous ne sommes pas là pour le football, nous sommes là pour Israël, nous devons soutenir l’équipe israélienne”, a déclaré Jean-Philippe Sirois devant l’un des bus.