le procès reprend, l’un des accusés s’est enfui dans la nuit

le procès reprend, l’un des accusés s’est enfui dans la nuit
le procès reprend, l’un des accusés s’est enfui dans la nuit

Suivez en direct la cinquième journée du procès aux assises du Gard de Richard Perez, l’homme d’affaires nîmois, surnommé « Le roi des poubelles ». Il est accusé d’avoir voulu éliminer un rival avec l’aide de plusieurs bagnards, le 23 février 2013 à Nîmes. Ce soir-là, un policier a également été visé par plusieurs coups de fusil de chasse alors qu’il arrivait sur les lieux de l’embuscade. Les cinq accusés, qui comparaissent libres, nient toute implication dans ce projet. Ils risquent la prison à vie. Verdict ce vendredi, en retard.

Le procès de Richard Perez, 60 ans, Robert Alouache, 51 ans, Hakim Mammad, 51 ans, Jean-Baptiste Belliure, 65 ans, et Djemel Khadir, Nîmois 43 ans, accusés d’une tentative d’assassinat commise à Nîmes Le procès du 23 février 2023 se poursuit ce mercredi 12 juin devant la cour d’assises du Gard.

Après les aveux surprise jeudi d’un des accusés, la journée sera consacrée à la mise en examen et aux plaidoiries de la partie civile et de la défense. Le verdict est attendu tard ce vendredi soir. Suivez les principaux temps forts de cette audience tout au long de cette semaine.

– 9h30 : La mise en examen du procureur général Bertrand Baboulenne

Le procureur général Bertrand Baboulenne prend la parole pour sa mise en examen.

Nous voilà au terme de ces débats, riches et surprenants, avec les révélations de Mammad, aujourd’hui l’absence de M. Belliure qui signe un aveu d’impuissance face aux éléments de la procédure. Il a compris en entendant l’expert.

« ÔJ’ai entendu des gens à la barre qui soutenaient des éléments avec beaucoup de conviction. Quand on regarde les éléments objectifs, on a des constats, un travail d’enquête. Il n’y a rien de parfait dans une enquête. La police a mené les enquêtes nécessaires et utiles.

Nous avons commencé par la personnalité de l’accusé. Cinq personnes, dont quatre aux profils similaires, déjà devant le tribunal correctionnel, qui appartiennent au monde de la grande délinquance. Et celui qui n’a pas la stature des autres.

« Ils font référence à la loi du plus fort, à un code d’honneur et à une relation de loyauté qu’ils entretiennent les uns envers les autres ; vous les avez entendu dire qu’il est mon frère, mon frère d’armes, mon frère de cœur, et cette logique est que la fin justifie les moyens. Ils se sont mis hors la loi, l’ont assumé et l’assument encore.

“Ce sont des gens qui vivent dangereusement, qui ont des relations avec d’autres groupes criminels et tout cela est un équilibre très fragile, qui passe par des accords, qui sont parfois rompus, et à partir de là, c’est la guerre.”

« Ils communiquent à peine de manière traditionnelle. Messages texte très courts. Aucun style que vous échangez avec vos proches. Pour empêcher ce qu’ils craignent tous, la surveillance et les écoutes clandestines.

“Mais je les rassure, ils ne sont pas sur écoute en permanence, au moment des faits ni M. Perez ni M. Alouache n’étaient sur écoute.”

“Quand ces gens envoient des SMS, ce sont des SMS qu’on n’envoie pas à la légère, ou qu’on ne choisit pas la mauvaise personne.”

“Certains ont expliqué qu’ils s’étaient réinsérés, et qu’il y avait une forme de rédemption.”

« La rédemption est peut-être un terme trop fort ou un terme romantique. Je pense que les grands escrocs peuvent changer de vie, s’apaiser, avoir une forme de rapport moins violent avec la société, lorsqu’ils ont vieilli et vu où les menait le chemin de la violence.»

« Ce sont des gens, et je pense à MM. Perez et Alouache, qui sont capables de travailler. Cette affaire jugée onze ans plus tard les a beaucoup agacés, car ils savent très bien ce qui est en jeu pour eux, le risque de retourner dans ce monde qu’ils ont tenté tant bien que mal de quitter.

« En 2013, nous étions plus proches de leur libération conditionnelle et du monde dans lequel ils vivaient qu’aujourd’hui. Ce fichier est ancien. Pour eux, dans leur environnement, ils sont passés à autre chose, ils ne voudraient plus en entendre parler.»

Cette communauté n’aime pas que la police et la justice se mêlent de ses affaires. C’est une affaire qui revient comme un boomerang.»

« Même si c’est une affaire ancienne, j’aimerais avoir un mot pour le policier. Pour lui c’est un traumatisme qui restera toute sa vie, il a été confronté à la mort en face, il s’est demandé s’il allait mourir, il a pensé à l’enfant qu’il venait d’avoir. Il n’est pas payé pour tirer sur les gens ou se faire tirer dessus. »

“Aujourd’hui, nous lui devons une justice juste, sévère, à la mesure de ce qu’il a subi.”

Un seul point positif : personne n’a été blessé, mais ce n’est pas grâce au criminel qui a tiré.»

« La défense voulait avancer des pistes. L’apothéose de ces révélations fut l’audition de Mammad, qui nous raconta qu’il était là pour commettre un braquage policier. C’est dommage que le policier du SRPJ ne soit pas là, je pense qu’il aurait beaucoup ri.

« Ce sont des révélations du public, de la stratégie, pour tout prendre sur soi et disculper les autres accusés. Il y a une logique, c’est une déclaration sacrificielle car c’est lui qui a fait l’erreur, c’est lui qui a permis de revenir sur Pérez et Alouache, donc il doit prendre ses responsabilités.

Ce sont des révélations vaines et creuses, on sait déjà qu’il a volé la voiture, qu’il était sur les lieux avec un deuxième individu. Que dit-il d’autre ? C’est ridicule, ce genre de révélation.

« Ces révélations nuisent plus aux accusés qu’elles ne les aident. »

“Ces révélations sont pleines d’invraisemblances, il dit être resté à proximité de la Mégane mais les policiers l’ont aperçu sur le même trajet.”

« Ces autres pistes et révélations ne sont qu’un écran de fumée pour cacher les véritables éléments de cette affaire. »

– 9h10 : Me Valérie Fabre-Devèze, partie civile pour le policier visé

Me Valérie Fabre-Devèze débute sa plaidoirie.

« ÔVous parlez de complot policier, d’erreur judiciaire, mais mon client est un policier qui a été abattu de sang-froid, et il entend démontrer qu’il ne s’est pas maquillé, qu’il n’est ni l’auteur ni le complice d’un acte policier. complot, pour lui c’est très important, cela fait onze ans qu’il attend que la vérité éclate.

« C’est bien M. Belliure qui était là le jour des faits et c’est bien lui qui a tenté de tuer mon client. On a retrouvé son ADN sur l’arme de poing, l’expert vous dit qu’il est très peu concentré et mélangé à celui de M. Mammad. Mais on le retrouve aussi sur le fusil de chasse, une arme mortelle qui fait beaucoup de dégâts.»

“Son ADN a également été retrouvé sur la portière passager du véhicule retrouvé par la police.”

3Ce point est fondamental, le véhicule a été volé la veille des faits, M. Belliure n’a pas pu y monter au préalable, et il a ensuite été scellé. Si Belliure n’y est pas allé ce soir-là, son ADN n’y sera pas retrouvé.

Cette nuit « Toute l’attitude du criminel montre qu’il est quelqu’un qui a une grande maîtrise de soi.ses yeux sont le miroir de l’âme. Si les yeux d’Elsa faisaient rêver Aragon, ceux de Belliure faisaient rêver le policier. Il a gardé ce regard sombre et déterminé dans sa mémoire, c’est quelque chose qu’on n’oublie pas.

Vous avez affaire à un officiel expérimenté qui connaît les dégâts qu’un fusil de chasse peut causer. À la distance où ils se trouvaient, même les balles l’auraient transpercé. Il voit ce regard qui dit qu’il ne se laissera pas interpeller à aucun prix.

« Quand j’entends parler d’un complot policier, ça me déchire le cœur. J’ai défendu la police pendant des années, si c’était un Rambo, il pourrait très bien tirer immédiatement, il était en état de légitime défense, il ne le fait pas car il n’y a pas de sécurité pour les tiers, il y a des habitants qui passent et rentrent chez eux et ils risquent d’être blessés.

“Il prend la décision de ne pas tirer parce que c’est un homme d’honneur.”

« Lorsqu’il est confronté à M. Belliure dans le bureau du juge d’instruction, il dit oui, c’est bien ce regard que j’ai vu ce soir-là. Ce que je voudrais que vous reteniez, c’est que mon client n’a pas cherché de coupable. Il était facile de dire que c’était celui-là. suspect arrêté par ses collègues, pour dire qu’il est mon flingueur. Il ne cherche pas un coupable, mais le coupable, celui qui lui a tiré dessus.

« La police cherche la vérité, elle n’essaie pas de monter un dossier pour faire tomber quelqu’un. Je pense que certains ont vu trop de films américains. »

-9 heures : l’audience reprend, Jean-Baptiste Belliure a pris la fuite

L’audience reprend pour le cinquième et dernier jour de ce procès. Le président, qui a reçu quelques instants plus tôt Me François Bermond et Me Grégoire Mercier, avocats de Jean-Baptiste Belliure, annonce la nouvelle :

“Il y a un accusé porté disparu, M. Belliure est porté disparu et évidemment cela ne sert à rien de l’attendre, comme il a assisté à l’intégralité du procès, la décision sera contradictoire.” Le tribunal ne délivre pas de mandat d’arrêt pour l’instant et attendra que l’arrêt de la cour d’assises soit prononcé ce soir.

Agé de 65 ans, originaire d’Agde, Jean-Baptiste Belliure a déjà été condamné à deux reprises en cour d’assises pour braquages. Son ADN a été retrouvé sur le fusil à pompe utilisé pour ouvrir le feu sur le policier de Bac et sur la voiture volée utilisée dans la soirée du 23 février 2013 à proximité de la résidence Valvert. Hier, à l’audience, il a expliqué qu’il s’agissait d’un « complot policier » pour justifier la présence de son ADN sur ces éléments de preuve.

 
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