Avec 78 bougies, Trump montre aussi le poids des années

Donald Trump, à Las Vegas, le 10 juin 2024 (Jim WATSON / AFP/Archives)

Donald Trump fait de l’âge avancé de Joe Biden l’un de ses principaux arguments de campagne, se présentant comme un leader énergique face à un vieil homme déclinant. Mais la réalité est moins contrastée : le Républicain, qui fête vendredi ses 78 ans, montre également des signes notables de ralentissement physique et mental.

Quasiment chaque jour, l’équipe du milliardaire, candidat à la présidentielle de novembre, publie des vidéos du président démocrate trébuchant, bégayant, semblant hagard ou paraissant désorienté lors d’événements publics.

Ces extraits, montés et découpés judicieusement même s’ils déforment parfois la réalité, sont autant d’illustrations selon eux de l’incapacité de Joe Biden à gouverner.

“Son cerveau n’est plus que bouillie à ce stade”, a encore déclaré jeudi Jason Miller, l’un des plus proches conseillers de Donald Trump, en commentant une vidéo du président de 81 ans au G7 en Italie.

Requins et Sinatra

Autant de critiques qui pourraient presque faire oublier que Donald Trump, lui aussi, n’est plus jeune.

Vendredi soir, l’ancien dirigeant fêtera ses 78 ans lors d’un grand rassemblement en Floride.

« Rejoignez-nous pour célébrer l’anniversaire du meilleur président de tous les temps », lit-on sur le carton d’invitation, invitant les invités à se parer aux couleurs du drapeau américain.

Joe Biden et Donald Trump ne sont séparés que de trois ans et demi.

Mais “il est clair qu’il y a des différences physiques notables” entre les deux hommes, souligne le politologue Matthew Foster, évoquant entre autres l’approche hésitante et raidie du président démocrate.

L’expert souligne cependant la fréquence moins fréquente des meetings de campagne de Donald Trump, ses répétitions et ses tirades décousues, « qui lui donnent des airs de vieil oncle embarrassant », et illustrent sans doute son propre vieillissement.

Des partisans de l’ancien président et candidat républicain Donald Trump avec une pancarte à son effigie, le 8 juin 2024, à Newport Beach, en Californie (Kyle Grillot / AFP/Archives)

Lors d’un meeting de campagne dimanche à Las Vegas, le tempétueux septuagénaire s’est lancé dans un récit très confus décrivant attaques de requins, batteries électriques et électrocutions, suscitant les moqueries du camp démocrate.

L’équipe de Joe Biden a qualifié le discours de “chaotique et désordonné”.

Ces derniers mois, Donald Trump a aussi tour à tour confondu les dirigeants hongrois et turcs, alerté sur le fait que le monde se dirigeait vers une deuxième, et non une troisième, guerre mondiale, et évoqué d’obscurs échanges avec Frank Sinatra.

“Quand je perds le contrôle”

Le leader républicain n’est pas non plus soumis aux mêmes exigences de transparence médicale que son rival, le président démocrate.

En tant que chef de l’État, Joe Biden se soumet chaque année à une batterie d’examens médicaux dont les résultats sont communiqués de manière très détaillée à la presse par le médecin de la Maison Blanche.

A l’inverse, presque aucun détail n’a fuité depuis des années sur l’état de santé de Donald Trump, fan revendiqué de fast-food. Mi-novembre, le Républicain a simplement publié une courte lettre de son médecin affirmant qu’il était en « excellente » santé, et qu’il avait perdu du poids – sans préciser de combien.

Donald Trump le 6 juin 2024, à Phoenix, Arizona (Jim WATSON / AFP/Archives)

Début janvier, le Républicain avait assuré lors d’une réunion avec ses partisans avoir récemment passé un test cognitif et l’avoir réussi “avec brio”.

Et de promettre : “Je vous tiendrai informé quand je perdrai le contrôle, je pense vraiment que je pourrai vous le dire.”

« Pas décisif »

Que Joe Biden ou Donald Trump gagnent en 2024, tous deux seraient alors le président américain le plus âgé à prêter serment.

Mais est-ce que cela importera vraiment aux électeurs ?

Matthew Foster, professeur à l’American University, en doute.

“La vraie question que nous devons nous poser est la suivante: y a-t-il une seule personne qui votera pour Trump, uniquement parce qu’elle est plus jeune et plus énergique?”, dit l’expert, convaincu que les débats sur l’économie, l’immigration, la criminalité ou l’avortement porter beaucoup plus de poids.

Dans un pays fracturé, où l’élection pourrait se décider par quelques dizaines de milliers de voix, l’âge des candidats “ne sera pas le facteur décisif”, assure-t-il.

 
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