Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande de pétrole diminue alors que l’offre augmente. Nous pourrions nous retrouver dans une situation d’excédent pétrolier d’ici 2030. Mais d’ici là, les producteurs peuvent agir.
Au jeu des prédictions d’avenir plus ou moins risquées et pas toujours faciles à réaliser, nous interpellons l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie qui vient de publier un rapport sur l’écart grandissant entre la demande et l’offre de pétrole dans le monde. Selon elle, la production va continuer à croître mais la demande va stagner et atteindre un plateau, notamment sous l’effet de l’électrification du parc routier léger et lourd qui réduira la consommation des pays. Nous pourrions alors nous retrouver dans une situation d’approvisionnement non satisfait qui, en théorie, entraînerait une baisse des prix des carburants dans les années à venir. Mais l’OPEP a déjà prévenu que ce scénario ne se produirait pas.
8 millions de barils de trop
L’AIE prévoit que la consommation mondiale de pétrole atteindra 106 millions de barils par jour en 2030, tandis que la production dépassera 114 millions de barils par jour. Un écart de 8 millions de barils par jour qui pourrait entraîner une baisse des prix. Mais l’OPEP a toujours eu un levier d’action : la réduction volontaire de la production pour maintenir un certain niveau de prix du baril.
L’organisation des pays exportateurs de pétrole est cependant confrontée à une double contrainte : maintenir un certain niveau de prix du baril, mais aussi parfois volontairement le réduire en augmentant la production pour mettre à mal l’industrie pétrolière américaine concurrente. En effet, les États-Unis ne font pas partie de l’OPEP et leur pétrole de roche mère (schiste) nécessite un certain niveau de prix de marché pour être rentable. Autant dire que les prévisions de l’AIE sur la surproduction pétrolière à l’horizon 2030 restent encore très incertaines. Mais une chose est sûre : la consommation de carburant routier va continuer à diminuer dans les années à venir.