Immersion millénaire à Rouen

Immersion millénaire à Rouen
Immersion millénaire à Rouen

La DeLorean de Marty McFly nous a transporté trente ans en arrière, Anthony Samama, directeur général et co-fondateur d’Immersive Cities, a imaginé une machine à voyager dans le temps. Elle nous transporte à l’aube du Xe siècle, au cœur d’un territoire qui sera colonisé par les Vikings au point de recevoir le nom de Normandie, « terre des hommes du Nord ». A l’entrée du site, inauguré le 15 juin, vous pénétrez dans une bibliothèque plongée dans le noir sur les murs de laquelle sont projetées les silhouettes d’Adèle et Guillaume, les enfants de Rollo, l’un des principaux chefs vikings, qui guideront les visiteurs. Dans la salle voisine, au milieu des ruines fumantes d’un monastère saccagé et pillé par les Vikings, des survivants – un moine, un paysan et une mère supérieure – racontent le chaos provoqué par les attaques. Une manière, selon Anthony Samama, de « apporter le plus de nuances possible » sur ces épisodes historiques. Plus loin, on assiste au baptême de Rollon, joué par Philippe Torreton, qui a lieu juste après la signature du traité de Saint-Clair-sur-Epte, en 911. Rollon prête alors allégeance à Charles III : en échange de terres sur le sol carolingien, il entreprend de protéger l’embouchure de la Seine de toute incursion viking et devient comte de Rouen. Benjamin Brillaud, alias Nota Bene, un YouTubeur spécialisé dans l’histoire qui compte près de 2,5 millions d’abonnés, a réalisé une vingtaine de vidéos permettant d’aller plus loin.

Exposition : « Ailleurs en France », un tour du monde en France

Dépoussiérer l’institution muséale

Dans les 1 000 mètres carrés du Hangar 105 bis, l’expérience est totale et les cinq sens sont en éveil. Un appareil d’écoute à conduction osseuse innovant permet d’entendre des poèmes en posant vos coudes sur une borne et en posant vos mains sur vos oreilles. Vous pourrez monter (et vous photographier) à bord d’un drakkar en bois de 10 mètres de long dont les dimensions sont doublées par un immense miroir, vous allonger sur des coussins dans la chambre des rêves et plonger, grâce à une vidéo immersive à 360° projetée à degrés, dans le rêve de la vie de Rollon et de son descendant Guillaume le Conquérant ou encore jouer aux « questions à un Normand » dans la salle dédiée à l’héritage des Vikings. Sur un écran, les questions se succèdent et des faisceaux lumineux éclairent des indices disséminés dans la salle : non, les Vikings ne portaient pas de casques à cornes et c’est en Sicile qu’ils fondèrent une autre dynastie…

« On embrasse le côté spectaculaire et divertissant sans renoncer à l’ambition pédagogique », explique Anthony Samama. Le projet Immersive Cities est parti de ce constat : plus de 80 % des Français se disent intéressés par l’histoire mais 70 % ne vont pas dans les musées. ” Il faut réinventer les savoirs, concevoir de nouveaux lieuxil plaide. Déconcentrer également l’offre culturelle et valoriser le patrimoine local en investissant dans les villes moyennes. » Une dizaine de villes devraient ouvrir dans les cinq prochaines années, dont une à Strasbourg sur l’Europe et une à Aix sur la Provence. Objectif à long terme : devenir le premier opérateur de lieux culturels privés en France. A Rouen, l’entreprise, qui a investi 4 millions d’euros, espère attirer 150 000 visiteurs par an.

Mais la capitale normande n’a pas attendu les Villes Immersives pour dépoussiérer l’institution muséale. Attenant à la cathédrale, l’Historial Jeanne d’Arc transporte le visiteur en 1456, lors du deuxième procès de la Pucelle, destiné à l’innocenter vingt-cinq ans après son supplice. Au cours d’une visite d’1h15, nous accompagnons Jean Juvénal des Ursins, archevêque de Reims, au sein du palais archevêché, qui fut le théâtre de sa condamnation en 1431 par un tribunal ecclésiastique à la solde de l’Angleterre et de celui de sa réhabilitation.

À partir d’extraits authentiques, 20 comédiens incarnent le laboureur, le chevalier, l’homme d’armes ou le professeur de théologie, qui livrent leur version des faits dans des vidéos projetées sur les murs de pierre ou sur des écrans. Pour compléter la visite, un audioguide « Jeanne d’Arc dans les oreilles », proposé par l’office de tourisme, permet de suivre le parcours de la native de Domrémy : du cachot où elle a été enfermée, interrogée et torturée jusqu’au cimetière. de l’abbatiale Saint-Ouen où elle abjura jusqu’à la place du Vieux-Marché, lieu de son supplice. « Jeanne a-t-elle survécu à son bûcher ? » Dans la « bibliothèque des mythes » de l’historial, l’historienne Colette Beaune évoque une légende selon laquelle la jeune femme aurait réussi à s’enfuir… et explique que, malheureusement, la vérité historique est définitive. Mais Jeanne d’Arc est restée vivante de bien d’autres manières. L’engouement populaire qu’elle a suscité se ressent encore dans les rues de la ville bordées de maisons à colombages, de la statue érigée à sa mémoire en 1928 à… la meringue fondante au chocolat qui porte son nom.

Historial Jeanne d’Arc, 7, rue Saint-Romain. Tel. : 02 35 52 48 00.
historial-jeannedarc.fr

Ville immersive vikingHangar 105 bis, 105, allée François-Mitterrand.
viking.cites-immersives.fr

Bières et légendes vikings

Un voyage à travers la ville pour contrer les idées reçues sur ce peuple dont l’influence
se fait encore sentir aujourd’hui. La visite (2 heures, 24 euros) se termine par une dégustation de bières locales dans l’église-brasserie Saint-Nicaise, un édifice religieux sauvé par l’installation d’une brasserie artisanale.

Rouen Tourisme. Tel. : 02 32 08 32 40.
visiterouen.com

Carnet d’adresses

Canard couronne
Dans la plus ancienne auberge de France, face à la place du marché, vous pourrez déguster du canard à la Rouennaise, une recette de la fin du XIXème siècle. Thomas Margueritte, maître canardier, découpe, prépare et presse le canette devant vous. 140 euros pour deux. A réserver à l’avance.
31, Place du Vieux-Marché. Such. : 02 35 71 40 90.
lacouronne-rouen.fr

Larmes de chocolat
Le chocolatier Jean-Marie Auzou rend hommage à la Pucelle avec ses amandes
grillées, « nougatisées » et enrobées de chocolat appelé « larmes de Jeanne d’Arc », qu’il exporte au Japon.
163, rue du Gros-Horloge. Such. : 02 35 70 59 31.
auzouchocolatier.fr

Jeanne a dit
Nathalie Chalvet a lancé sa marque en s’inspirant, dit-elle, « d’une femme emblématique, une guerrière ». Le slogan de son premier t-shirt, « Jeanne a dit 16h34 », lui est venu suite à l’appel du 7 novembre 2016 dénonçant les inégalités entre hommes et femmes (jour et heure, cette année-là, à partir desquels les femmes travaillaient gratuitement). proportionnellement au salaire des hommes). Ses vêtements en coton bio sont destinés à celles qui « osent porter leurs convictions » : de « Merci Simone » à « Yes she can », « Colette rebelle » ou « Je te crois ».
6b, rue Eugène-Boudin. Such. : 06 28 21 55 86.
jeanneadit.com

Novotel Rouen Centre Cathédrale
Après sept années de travaux, le Palais des Consuls, situé en bord de Seine, a été transformé en hôtel (ouvert début mai). A ne pas manquer, au sommet de son escalier monumental, dans la salle d’apparat, la frise sculptée représentant l’épopée viking sur plus de vingt mètres. Quatre-vingt-deux chambres à partir de 139 euros, restaurant italien ouvert à la clientèle extérieure.
10, quai de la Bourse. Such. : 02 78 77 64 20.
all.accor.com/hotel/B919/index.fr.shtml

Café Hameau
Au cœur de l’Aître Saint-Maclou, l’un des derniers cimetières galeries de France, devenu lieu de culture et de gastronomie, on s’installe sous les arbres de la cour, à la terrasse du Café Hamlet, pour une formule express. un déjeuner (à 21,50 euros) ou un gâteau des Pâtisseries de Gill, situées juste à côté.
186, rue Martainville. Tel. : 02 35 00 46 27.
café-hamlet.fr

Sacs Paul Marius
Lancée en 2010 par Florent Poirier de Rouen, la marque compte déjà une quarantaine de magasins en France et en Belgique et a inauguré il y a quelques mois un showroom spacieux et lumineux où l’on retrouve entre autres ses cartables aux formes rétro en cuir de buffle. et son emblématique Mademoiselle George, un sac bandoulière décliné dans plus d’une centaine de références.
38, rue Saint-Romain. Tel. : 02 35 08 53 71.
paulmarius.fr

 
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