C’est un nombre qui ne cesse d’augmenter. En 20 ans, le nombre de pauvres en France est passé de 7,4 à 9,8 millions – si l’on fixe le seuil de pauvreté à 60 % du niveau de vie médian. Dans une étude publiée ce mardi 3 décembre 2024, l’Observatoire des inégalités s’appuie sur de nouvelles données pour cartographier la géographie de la pauvreté dans le pays.
Selon ce rapport, 10,8 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté en Ille-et-Vilaine – soit 114 225 personnes. Si le département s’en sort globalement mieux que beaucoup d’autres en France, certaines zones concentrent la grande majorité des difficultés sociales.
La carte de la pauvreté en Ille-et-Vilaine
C’est notamment le cas de Rennes. Dans la capitale bretonne, 21 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté – soit 38 834 personnes. Selon l’Observatoire des inégalités, la moitié d’entre eux vivent avec moins de 890 euros par mois. On les retrouve principalement dans les quartiers prioritaires de la Ville comme le Blosne, Villejean et évidemment Maurepas qui abrite le secteur de Brno. Dans ce petit territoire en proie au trafic de drogue, 65 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui en fait le secteur le plus pauvre de Bretagne.
« Les villes et leurs banlieues proches concentrent la pauvreté et les inégalités », précise le rapport de l’Observatoire. “Cette situation est due notamment à la localisation des emplois, qui attirent notamment les jeunes, et à l’offre de logements sociaux beaucoup plus développée dans les grandes villes.”
Un constat que l’on retrouve dans les chiffres de communes de petite couronne comme Saint-Jacques-de-la-Lande (15% des habitants sont considérés comme pauvres), Chartres-de-Bretagne ou encore Vezin-le-Coquet (13% ) qui connaissent également des taux de pauvreté très élevés.
Une pauvreté à deux faces
Si le centre urbain concentre la majorité de la pauvreté en Ille-et-Vilaine, les zones rurales ne sont pas épargnées. Dans plusieurs communes du pays de Vitré et du bassin de Fougères, près d’un habitant sur cinq est considéré comme pauvre. Avec des disparités importantes dans les conditions de vie de ces populations.
“On retrouve notamment dans les zones rurales isolées une pauvreté structurelle chez les personnes âgées, qui ont peu d’espoir de voir leur situation s’améliorer”, indique le rapport. « Plus généralement, dans ces territoires, le manque d’emplois et de services publics ou privés ne facilite pas l’accès à de meilleures situations pour les plus en difficulté. »
Dans son étude, l’Observatoire des inégalités met ainsi en avant un indicateur d’intensité de pauvreté qui lui permet de situer les secteurs où le niveau de vie des pauvres est le plus éloigné du seuil de pauvreté. Cet outil met clairement en avant certaines zones très rurales comme Martigné-Ferchaud, au sud-est du département, ou Val-Couesnon dans lesquelles la pauvreté est jugée plus durable.
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