la flambée des stocks mondiaux menace les revenus des exportateurs africains

la flambée des stocks mondiaux menace les revenus des exportateurs africains
la flambée des stocks mondiaux menace les revenus des exportateurs africains

Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les stocks mondiaux de pétrole observés ont considérablement augmenté ces derniers mois, menaçant les revenus des pays africains exportateurs. En avril, les stocks de brut ont augmenté de 19,3 millions de barils, et les réserves terrestres ont bondi de 83,5 millions de barils après huit mois de baisse. Cette envolée des stocks fait suite à un ralentissement marqué de la demande mondiale, alors que l’offre reste forte.

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Les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), principaux consommateurs, ont vu leur demande baisser de 815 000 barils/jour sur un an en mars, dépassant les gains de 650 000 barils/jour dans les pays non membres de l’OCDE. Au total, la demande mondiale a chuté de 165 000 barils/jour sur cette période. Le ralentissement devrait se poursuivre avec une croissance révisée à la baisse à 960 000 barils/jour en 2024, contre 1,06 million précédemment. Pour 2025, les prévisions sont sombres, à +1 million de barils/jour, freinées par un environnement économique morose et les progrès des technologies propres.

Cette surabondance de pétrole a fait chuter les prix du Brent en dessous de 78 dollars le baril début juin, loin des sommets de 2024 de près de 92 dollars en avril. L’OPEP+ ayant annoncé le redémarrage progressif des réductions volontaires de production à partir du 4ème trimestre, les traders ont sanctionné un marché qui s’annonce encore mieux approvisionné.

Pays producteurs Production avril 2024 (en mb/j) Production mai 2024 (en mb/j) Mai écart de production par rapport aux quotas
Algérie 0,91 0,9 -0,01
Congo 0,26 0,26 -0,02
Guinée Équatoriale 0,05 0,06 -0,01
Gabon 0,21 0,22 0,05
Nigeria 1,28 1,35 -0,15
Libye 1.19 1.19 non spécifié

Pour les pays africains exportateurs, cette détérioration des fondamentaux représente une menace économique et budgétaire sérieuse. Le Nigeria, l’Algérie, l’Angola, la Libye et d’autres dépendent essentiellement des revenus pétroliers pour financer leurs importations et leurs dépenses publiques. Une baisse des prix réduit leurs recettes d’exportation dans un contexte déjà fragilisé par l’endettement et l’instabilité politique pour certains.

Nigeria, Algérie, Libye : le trio perdant

Le Nigeria, premier producteur africain avec 1,35 million de barils/jour en mai, est particulièrement vulnérable économiquement aux fluctuations des prix. L’or noir représente encore environ 90 % de ses exportations et un tiers de son PIB. L’Algérie (3ème avec 0,9 mb/j) tire environ 60% de ses recettes fiscales, la Libye (1,19 mb/j) 95% de ses recettes extérieures. A l’inverse, l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Maroc et d’autres grands importateurs bénéficieront d’une facture énergétique inférieure.

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Au-delà du contre-choc pétrolier direct, c’est la vigueur de la reprise économique mondiale qui sera mise à l’épreuve si les prix stagnent durablement à des niveaux bas. Une croissance anémique pèserait sur la demande d’exportations et d’investissements dans la région.

Le sort des pays producteurs africains semble donc dépendre des prochaines décisions de l’OPEP+. Son poids déterminera s’il parviendra à rééquilibrer durablement le marché mondial par des coupes supplémentaires, ou si s’ouvrira une ère de pétrole bon marché et abondant, au risque d’aggraver les tensions sociales dans les pays les plus dépendants.

 
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