Aux Etats-Unis, la Fed doit rester inflexible sur sa position… pour l’instant

Aux Etats-Unis, la Fed doit rester inflexible sur sa position… pour l’instant
Aux Etats-Unis, la Fed doit rester inflexible sur sa position… pour l’instant

La Fed va-t-elle bientôt baisser ses taux ? La réunion de la banque centrale américaine se termine ce mercredi et une chose est presque sûre : le principal taux directeur de la banque centrale américaine (Fed) devrait rester dans la fourchette de 5,25% à 5,50% dans laquelle depuis juillet dernier, il se situe à son plus haut niveau depuis plus de 20 ans.

Les membres du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed se montrent prudents, après un rebond de l’inflation début 2024. Parce qu’ils veulent éviter une nouvelle envolée des prix. Une nouvelle positive est toutefois arrivée mercredi matin, juste avant qu’ils reprennent leurs discussions entamées la veille : l’inflation a ralenti en mai.

En effet, l’indice d’inflation CPI, sur lequel sont indexées les retraites, s’est établi à 3,3% sur un an contre 3,4% en avril, a annoncé le ministère du Travail. Et sur un mois, les prix sont restés identiques à ceux d’avril : l’évolution de l’indice des prix à la consommation était de 0%, contre 0,3% le mois précédent.

Ces données n’auront aucun impact sur le résultat de la réunion du FOMC d’aujourd’hui. prévient néanmoins Rubeela Farooqi, économiste en chef de High Frequency Economics. Responsables de la Fed « Il faudra assister à un ralentissement sur plus d’un mois, montrant une trajectoire durable vers (son objectif de) 2 %, avant de réduire les taux cette année. », a-t-elle souligné. L’indice PCE, mesure privilégiée par la Fed, est resté stable en avril à 2,7% sur un an. Les chiffres de mai seront publiés fin juin.

BCE : une baisse de taux annoncée mais le marché se tourne vers la Fed

Vers deux à trois baisses de taux en 2024

Si une baisse des taux n’est pas immédiatement envisagée, la banque centrale américaine se penchera principalement sur les prévisions économiques. Ainsi, les prévisions sur la croissance du PIB (Produit Intérieur Brut), de l’inflation et du chômage seront mises à jour.

Ces prévisions se traduiront principalement par le nombre de baisses de taux envisagées en 2024 par chacun des 12 membres du FOMC. Les acteurs du marché tablent principalement sur deux baisses en 2024, selon les prévisions du Groupe CME. En mars, lors de la dernière mise à jour, ils en prévoyaient trois.

Les chiffres de l’inflation publiés mercredi semblent les avoir convaincus que la Fed lancera le mouvement en septembre, et non plus en novembre, comme beaucoup d’entre eux l’anticipaient encore mardi. La probabilité d’une double baisse des taux cette année est également renforcée par les récentes données américaines qui « pointer vers un ralentissement (de l’économie) et une augmentation du chômage », pense Neil Wilson, analyste chez Finalto.

D’autant plus que la Réserve fédérale marche sur la corde raide. S’il commence à baisser ses taux trop tard, il risque de provoquer un ralentissement trop important de l’activité économique, ce qui pourrait compromettre la bonne santé du marché du travail américain.

Élections présidentielles

En effet, la Réserve fédérale est indépendante du pouvoir politique, mais ses décisions ont des conséquences importantes sur l’économie américaine. Et, en pleine campagne pour l’élection présidentielle, le parti démocrate du président Joe Biden, qui espère être réélu, ne veut pas voir les mesures de la Fed ralentir l’économie. « Je sais que beaucoup de familles se sentent écrasées par le coût de la vie qui reste trop élevé. “C’est pourquoi je me bats pour réduire les coûts pour les travailleurs américains”, a déclaré le démocrate, commentant les chiffres de l’inflation.

Dans ce contexte, deux élus démocrates du Congrès ont adressé lundi une lettre au président de la Fed, Jerome Powell, l’avertissant que« une politique monétaire trop restrictive pourrait mettre en péril la solidité du marché du travail » ” aux Etats-Unis.

En abaissant les taux maintenant, nous veillons à ne pas causer de dommages économiques inutiles et préjudiciables. », écrivent le sénateur Sheldon Whitehouse et le représentant Brendan Boyle dans leur lettre.

De son côté, le candidat républicain Donald Trump n’a cessé de mettre en avant la solidité de l’économie lorsqu’il était président.

Avant la Fed, le dollar chute

De plus, le dollar a accentué ses pertes mercredi. Vers 15h10 GMT (17h10 à Paris), le billet vert perdait du terrain face aux principales devises, dont l’euro, qui progressait de 1,03% à 1,0852 dollar. La devise américaine s’est également dépréciée face à la livre sterling, qui a gagné 0,87% à 1,2850 $.

Jerome Powell, président de la Fed, devrait « maintenir le message clé selon lequel des baisses (de taux) sont à venir », estime Derek Halpenny, analyste chez MUFG, un « message qui contribuera à atténuer la force du dollar « . Parce que la baisse des taux d’intérêt réduit le rendement du dollar, réduisant ainsi son attrait pour les investisseurs.

(Avec l’AFP)

 
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