L’inflation a rebondi en octobre aux Etats-Unis, pour la première fois depuis mars, à +2,6% sur un an contre +2,4% en septembre, un sujet qui constitue l’une des principales préoccupations des électeurs américains et qui a contribué à l’élection de Donald Trump.
Sur un mois, la hausse des prix a été de 0,2%, soit une hausse identique au mois précédent, selon l’indice CPI publié mercredi par le ministère du Travail.
Cette évolution de l’inflation est conforme aux attentes des analystes.
L’indice mesurant les prix de l’immobilier représente “plus de la moitié de la hausse sur un mois”, a indiqué le ministère du Travail dans son communiqué.
L’inflation dite sous-jacente, qui ne prend pas en compte la plus grande volatilité des prix alimentaires et énergétiques, est restée identique à celle de septembre en octobre, à 0,3% sur un mois et 3,3% sur un an, comme prévu.
La flambée des prix aux Etats-Unis depuis 2021 a joué un rôle très important dans l’élection de Donald Trump. Les électeurs ont puni le camp démocrate de Joe Biden et Kamala Harris, considéré comme responsable de cette inflation, pour ne pas être parvenu à la faire baisser plus rapidement.
Les prix ont augmenté de plus de 20 % depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, dans un contexte d’inflation internationale liée à la reprise économique post-Covid.
« Prix bas pour Trump, prix élevés pour Kamala », lisaient certaines pancartes du candidat républicain plantées sur les pelouses.
Donald Trump a promis aux Américains de résoudre ce problème, notamment par des réductions d’impôts. Mais aussi des hausses généralisées des droits de douane, qui pourraient provoquer un rebond de l’inflation.
Compliqué pour la Fed
L’inflation a toutefois fortement diminué depuis son pic de 9,1 % en juin 2022.
Et le reste de l’économie américaine est en bonne santé, avec une croissance du PIB un peu plus faible que prévu au troisième trimestre, à 2,8% sur un an, soit presque le double de celle de la zone euro.
Le taux de chômage reste faible, à 4,1%, malgré de très faibles créations d’emplois en octobre, en raison des ouragans et des grèves, notamment chez Boeing.
Ce rebond devrait cependant compliquer le travail de la banque centrale américaine, la Fed. Pour tenter de réduire l’inflation, elle avait relevé les taux, afin de peser sur la demande et, à terme, alléger la pression sur les prix.
Après le fort ralentissement de l’inflation, la Fed a commencé à assouplir sa politique monétaire pour éviter au contraire de trop ralentir l’activité américaine, ce qui risquerait d’accroître le chômage.
Jeudi, elle a abaissé ses taux pour la deuxième fois consécutive, cette fois d’un quart de point de pourcentage, contre un demi-point la fois précédente. Ses responsables ont salué la baisse de l’inflation et la détente sur le marché du travail.
Les taux se situent désormais entre 4,50 et 4,75%, après être restés à leurs plus hauts niveaux pendant plus d’un an depuis le début des années 2000, qui avaient rendu difficile l’accès au crédit des familles et des entreprises américaines.
La prochaine réunion de la Fed se tiendra les 17 et 18 décembre et les acteurs du marché s’attendent à une nouvelle baisse d’un quart de point, selon l’outil du groupe CME.
AFP