Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entre en vigueur au Liban

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entre en vigueur au Liban
Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entre en vigueur au Liban

La trêve, en vigueur depuis 4 heures du matin, heure locale, vise à interrompre le conflit qui a contraint des dizaines de milliers de personnes en Israël et des centaines de milliers d’autres au Liban à fuir leurs foyers.

Ces hostilités ont conduit à des bombardements sur le Liban, tuant des milliers de personnes, et au déploiement de soldats israéliens de l’autre côté de la frontière entre les deux pays pour affronter les combattants du Hezbollah.

Le mouvement pro-iranien, affirmant agir en soutien au Hamas, a ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Le président américain Joe Biden a salué mardi l’accord de cessez-le-feu, “un nouveau départ” pour le Liban et “une bonne nouvelle” pour laquelle les Etats-Unis et la œuvraient depuis des semaines.

L’armée israélienne dispose de 60 jours pour se retirer progressivement du Liban, a déclaré un haut responsable américain sous couvert d’anonymat, et le Hezbollah doit également se retirer de la frontière sud avec Israël.

Avant le feu vert définitif d’Israël, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué que la durée du cessez-le-feu dépendrait « de ce qui se passe au Liban ». “Nous maintenons une totale liberté d’action militaire” au Liban, a-t-il ajouté : “Si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons”.

L’armée israélienne a averti les habitants du sud du Liban, peu après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, de ne pas s’approcher des positions où elle reste déployée.

“Il vous est interdit de vous diriger vers les villages que Tsahal (l’armée israélienne, ndlr) a ordonné d’évacuer ou vers les forces de Tsahal dans la région”, a déclaré le porte-parole de l’armée Avichay Adraee dans un message sur X.

Selon les autorités libanaises, au moins 3 823 personnes ont été tuées au total au Liban depuis octobre 2023, la plupart au cours des dernières semaines. Les hostilités ont provoqué le déplacement de quelque 900 000 personnes, selon l’ONU.

Côté israélien, 82 soldats et 47 civils ont été tués en 13 mois lors d’affrontements avec le Hezbollah, selon les autorités.

Mardi, des habitants du nord d’Israël interrogés par l’AFP se disaient opposés à un cessez-le-feu : “ce serait une grave erreur tant que le Hezbollah n’aura pas été complètement éliminé”, a jugé Maryam Younnes, une étudiante de 29 ans.

« Focus » sur l’Iran

L’annonce de l’accord intervient après qu’Israël a bombardé mardi le centre de Beyrouth et sa banlieue sud, fief du Hezbollah, comme jamais auparavant depuis qu’il a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements visant le mouvement dans le pays voisin, puis a commencé des opérations terrestres dans le pays voisin. le sud le 30 septembre.

Moins d’une heure avant l’entrée en vigueur de l’accord, au moins deux frappes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, selon des images diffusées par l’AFPTV, peu après des appels à évacuer une zone du centre de la capitale libanaise et une autre dans sa banlieue sud par l’armée israélienne. Mardi soir, le Hezbollah a de son côté affirmé avoir lancé des drones contre des « cibles militaires sensibles » à Tel-Aviv.

Le Hezbollah n’a pas participé directement aux négociations de trêve, mais a appelé le président du Parlement, Nabih Berri, à négocier en son nom, et n’a jusqu’à présent fait aucun commentaire sur l’accord.

La guerre au Liban a considérablement affaibli le mouvement pro-iranien. Son chef Hassan Nasrallah a été tué le 27 septembre dans une puissante frappe israélienne contre la banlieue sud de la capitale libanaise, tout comme plusieurs de ses hauts responsables.

Benjamin Netanyahu estime que la trêve permettra à Israël d’« intensifier » sa pression sur le Hamas palestinien, contre lequel il mène une offensive meurtrière dans la bande de Gaza.

« Lorsque le Hezbollah est hors jeu, le Hamas se retrouve seul (à Gaza). Notre pression va s’intensifier, et cela contribuera à la mission sacrée de libérer nos otages”, a-t-il déclaré mardi à la télévision.

Le cessez-le-feu permettra également à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne », a ajouté M. Netanyahu.

Téhéran est le principal soutien du Hezbollah, du Hamas et d’autres mouvements du Moyen-Orient opposés à Israël.

L’Iran lui-même a mené deux attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza, la plupart interceptées.

Les attaques du Hezbollah dans le nord d’Israël ont contraint des dizaines de milliers d’habitants à évacuer leurs maisons. Les autorités israéliennes affirment combattre le mouvement libanais pour leur permettre de rentrer.

Des sauveteurs recherchent des victimes sur le site d’une frappe aérienne israélienne qui a visé un bâtiment à Beyrouth, au Liban, le mardi 26 novembre 2024. (Hassan Ammar/AP)

Paris et Washington regardent

Selon Joe Biden, l’accord de trêve visait à aboutir à une cessation définitive des hostilités entre les deux parties.

Aux termes de l’accord, l’armée libanaise doit prendre le contrôle de la zone frontalière du côté libanais, et « ce qui reste du Hezbollah et d’autres organisations terroristes ne sera pas autorisé… à menacer à nouveau la sécurité ». d’Israël », a déclaré le président américain.

Les États-Unis et la France doivent veiller à ce que l’accord de cessez-le-feu soit « mis en œuvre dans son intégralité », ont déclaré mardi soir Joe Biden et son homologue Emmanuel Macron dans un communiqué commun.

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, s’est pour sa part félicité mardi soir d’une « résolution diplomatique » qui « permettra à des dizaines de milliers de civils libanais et israéliens de rentrer chez eux en toute sécurité, des deux côtés de la frontière ». , et mettre fin à la violence et aux destructions causées par ce conflit.

Parallèlement, l’armée israélienne poursuit ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, et où des milliers de déplacés tentent de se protéger de la pluie et du froid.

La guerre a été déclenchée par l’attaque du Hamas, qui a fait 1.207 morts côté israélien, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité.

L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.249 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

 
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